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COUVERCLE DU SARCOPHAGE ÉGYPTIEN DE DJED-HOR-IUF-ANKH

TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE, FIN DE LA 21ÈME DYNASTIE – DÉBUT DE LA 22ÈME DYNASTIE, VERS 1000-900 AVANT J .-C.

Details
COUVERCLE DU SARCOPHAGE ÉGYPTIEN DE DJED-HOR-IUF-ANKH
TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE, FIN DE LA 21ÈME DYNASTIE – DÉBUT DE LA 22ÈME DYNASTIE, VERS 1000-900 AVANT J .-C.
Hauteur : 210 cm. (82 ¹/₂ in.)
Provenance
Frères Kalebdjian, Paris.
Galerie Brummer, New York et Paris, acquis auprès des frères Kalebdjian, Août 1935, sur les conseils de l’historien d’art américain Harold Woodbury Parsons (Inv. no. P12044).
The William Rockhill Nelson Trust, acquis auprès de la galerie Brummer pour le compte du musée d’art Nelson-Atkins, Kansas City, Missouri, 1936 (Acc. no. 36.10); retiré de la collection en Juin 2008.
Robert Haber et Associés, New York.
Christian Levett, Londres, acquis auprès de Robert Haber et Associés, pour le compte musée d’Art Classique de Mougins, 2010.
Literature
P. Clayton, "Ancient Egypt," in M. Merrony, ed., Mougins Museum of Classical Art, Mougins, 2011, p. 41.
M. Merrony, Musée d'Art Classique de Mougins, La Collection Famille Levett, Mougins, 2012, p.26.
Egypte Ancienne, Mai-Juin 2013, no. 8, p. 68.
A. Dautant, "Cercueils jaunes des XXIe et XXIIe Dynasties dans les collections françaises," in R. Sousa, ed., Body, Cosmos and Eternity: New Trends of Research on Iconography and Symbolism of Ancient Egyptian Coffins, Oxford, 2014, pp. 161-163, fig. 9A.
Pharaon Magazine, February-April 2014, no. 16, p. 34.
A. Dautant et F. Jamen, "Inventory of the 21st/22nd Dynasty 'Yellow Coffins' in French Museums," in A. Amenta and H. Guichard, eds., Proceedings First Vatican Coffin Conference 19-22 June 2013, vol. 1, Vatican, 2017, p. 132, no. 41.
Exhibition
Kansas City, Musée d’Art Nelson-Atkins, 1936-2008 (en réserve).
Mougins, Musée d’Art Classique de Mougins, 2011-2023 (Inv. no MMoCA610).
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AN EGYPTIAN POLYCHROME WOOD COFFIN LID FOR PRIEST IN THE TEMPLE OF AMUN, DJED-HOR-IUEFANKH

荣誉呈献

Hannah-Fox-Solomon
Hannah Fox Solomon Head of Department, Specialist
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展品专文

La Troisième Période Intermédiaire marque, pour les sépultures destinées aux membres de la prêtrise thébaine et à leurs familles, le progressif abandon de la décoration des tombes au profit de la décoration des sarcophages. En témoigne la richesse iconographique de cet imposant couvercle de sarcophage anthropoïde de type stola destiné à un homme nommé Djed-Hor-iuf-ankh et portant le titre inhabituel de « Chef des brasseurs du temple d'Amon ». Les motifs textiles géométriques situés à l'intérieur près de la tête ainsi que le symbolisme lié à l'horizon rappellent qu’à cette époque les sarcophages se substituent aux tombeaux physiques et que, comme une architecture protectrice, ils sont censés accueillir les cercueils contenant les momies des défunts.

D’abord acquis en 1936 par le Musée Nelson-Atkins de Kansas City, ce couvercle de sarcophage est par la suite rentré dans la collection du Musée d'art classique de Mougins.

Longtemps connu sans sa partie inférieure, ce couvercle de sarcophage a, plus tard, été associé à une cuve à présent conservée au Musée égyptien du Caire et auparavant conservée au musée de Gizeh (Inv. n° TR 23.11.16.2, voir G. Maspero. TR 23.11.16.2, voir G. Maspero. Guide to the Cairo Museum, pp. 496-497). En effet, ces deux éléments partagent des dimensions, de décors, une forme, une échelle, des mortaises, des inscriptions ainsi qu’un nom et un titre de destinataire similaires. Même si le couvercle et la cuve du sarcophage de Djed-Hor-iuf-ankh étaient indépendamment connus et étudiés, le nom et titre de leur propriétaire, étant demeurés aussi énigmatiques qu’illisibles pendant longtemps, ont rendu difficile leur rapprochement. Des traces de cette cuve de sarcophage dans les collections du musée égyptien du Caire se retrouvent depuis 1910, notamment dans des guides, comme celui de M. Saleh et H. Sourouzian (Catalogue officiel, Musée égyptien du Caire, n° 238 ; pour des images historiques de la cuve du sarcophage voir A. Dautant, « Old Photographic Images of 21st Dynasty Coffins as Displayed in the Gizeh and Cairo Museums, 1891-1920 », Forgotten Discovery Tomb of the Priests and Priestesses of Amun 125th Anniversary Conference Cairo 5 May 2016.)
Le sarcophage de Djed-Hor-iuf-ankh rappelle également par son format, son style et son décor intérieur vénérant le souverain ancestral Thoutmosis III de la XVIIIe dynastie, le sarcophage de Bakenmout, conservé au Musée d’Art de Cleverland, considéré comme « l’un des plus beaux exemples de sarcophages en bois peint fabriqués pour les prêtres d'Amon et leurs familles à Thèbes au cours de la 21e dynastie et au début de la 22e dynastie » (Inv. no. 1914.561.1.a-b ; voir no. 251 dans L. Berman, The Cleveland Museum of Art : Catalogue of Egyptian Art).
L’intérieur de la cuve présente, plus spécifiquement par rapport au couvercle, une palette de couleurs plus vives due à l’absence de vernis, des cartouches, des représentations remarquablement détaillées du défunt et de sa famille ainsi qu’une représentation du souverain ancestral Thoutmosis III. De même, cette partie présente différentes représentations relatives aux thèmes funéraires, parmi lesquelles celle d’une femme en deuil se couvrant la tête de poussière et celle d’un prêtre, possiblement de la même famille, encensant le corps du défunt. La scène figurant Djed Hor-iuf-ankh avec Anubis préparant les rites funéraires et celle représentant sa momie devant sa tombe sont d’autant plus intéressantes qu’elles suggèrent ce que doit être l’état de ce corps enveloppé dans le cartonnage peint.

Composé de plusieurs pièces de bois assemblées et recouvertes de gesso, le couvercle du sarcophage de Djed Hor-iuf-ankh est richement peint. Au sommet du corps momiforme, un visage jeune, présentant une mortaise ouverte pour y attacher une barbe aujourd'hui manquante, a été sculpté de sorte à figurer un portrait idéalisé du défunt. La rangée inférieure de l’imposant collier de fleurs disposé tout autour de la partie supérieure du corps du défunt ainsi que la couronne dont il est coiffé font s’alterner divers motifs floraux avec des fleurs de lotus et des marguerites. Les bras croisés du défunt, légèrement en saillie au niveau du collier floral placé sur la poitrine, sont sculptés dans des pièces de bois à part entière en forme de coudes et de mains. Au-dessus des mains du défunt, là où s’entrecroisent les bretelles rouges de sa stola et où finit sa perruque, se trouve un disque solaire ailé. Il s’agit d’un motif récurrent dans tout le décor inférieur de ce couvercle de sarcophage qui apparait aussi bien sous la forme de disques solaires que de diverses divinités ailées représentées dans des positions protectrices. Conformément à l'iconographie royale, le motif de plumes entre les deux parties de la perruque suggère que le défunt s'est transformé en un être divin à plumes. L'ensemble du décor de la partie inférieure est délimité en plusieurs parties : la partie supérieure présente un ensemble de dieux ailés juxtaposés les uns par rapport aux autres ; la partie inférieure, s’étendant des cuisses aux pieds du défunt, présente des formes rectilignes subdivisées et destinées à recevoir des lignes d’inscriptions hiéroglyphiques verticales. Les bords droit et gauche du couvercle du sarcophage comportent
des inscriptions verticales qui reprennent en grande partie le texte inscrit sur la partie inférieure. Il traite de l’identité du défunt et sert à formuler les vœux pour l’au-delà à une série de divinités, notamment Osiris et Ptah-Sokar. Le décor composé de dessins très fins et délicats est recouvert par une peinture plus épaisse, principalement verte et rouge ; ce qui crée, sur le fond de vernis jaune, un effet de relief.
Le programme iconographique du couvercle du sarcophage de Djed-Hor-iuf-ankh ayant pour principal thème la renaissance solaire, le motif du disque solaire est représenté de nombreuses fois et de différentes façons : il est aussi bien poussé dans le ciel par un scarabée sacré qu’ailé, rouge et vert et à côté d'uræi protecteurs, que placé au-dessus de la tête de nombreuses divinités et symboles divins comme le pilier djed et du nœud tyet, emblématiques d'Osiris et d'Isis. La représentation de thèmes, comme la régénération osirienne et de la renaissance solaire quotidienne, confère une dimension religieuse au programme iconographique de ce sarcophage. Un savant jeu de renvois entre les déesses Isis et Nephtys fait qu’elles forment des paires opposées dans de nombreuses sections du décor de ce couvercle de sarcophage ; en particulier au centre. D’autres paires de figures opposées sont peintes, notamment des déesses ailées, en dessous du disque solaire ailé central. Cela participe également à attirer l'attention du spectateur sur le décor central qui présente un format similaire à celui d'un pectoral funéraire. La déesse Wadjet à tête de serpent et la déesse Nekhbet à tête de vautour sont également représentées sous la forme de petits êtres ailés. Chaque divinité est associée à des êtres protecteurs, parmi lesquels on retrouve des petits sphinx, des vautours sur des étendards, des babouins aux bras levés en signe d'adoration et les chacals d’Anubis couchés sur des sanctuaires. La plupart des zones du décor figuratif présentent une ou plusieurs divinités assises sur des trônes avec, placé devant elles, un fétiche imiut. En plus des frises d'uræi surmontées de disques solaires, on retrouve la présence de bordures verticales et horizontales pour délimiter les scènes entre elles.

Les côtés gauche et droit de la partie centrale sont chacun divisés en quatre registres principaux du décor figuratif. Sur le côté droit du couvercle, juste en-dessous du collier floral, sont représentés Isis et Osiris : elle, debout, derrière son époux, une main tendue, tenant une croix de vie (Ânkh), lui, intronisé, coiffé d’une couronne rouge avec deux grandes plumes et un disque solaire. Gravitent autour de ce groupe trois autres figures, rendant cette section remarquable par le degré de détails peints et dessinés qu’elle présente : alors qu’un vautour offre une croix de vie à Osiris et qu’ un fétiche imiut se tient assis devant lui, une déesse, coiffée de la couronne de Nephtys et accroupie offre une antilope liée. Se concentre également autour de cette dernière figure un grand nombre de détails : alors que son bras gauche traverse un signe shen- symbolisant l'éternité, on retrouve au-dessus d’elle un lotus ouvert et devant elle une pile d'offrandes alimentaires surmontée d'un lotus. A l’instar de ce registre, aucun espace n’est laissé vide ou non décoré et chaque section présente la même profusion de détails. Sur le premier registre intermédiaire se trouve la représentation d’Anubis à tête de chacal, assis sur un trône, avec derrière lui une divinité momiforme non identifiée. Sur le second registre inférieur sont représentées deux divinités assises tenant une crosse et un fléau. La figure peinte sur le registre inférieur du côté droit est très probablement le défunt. Représenté transfiguré, assis sur une chaise à pattes de lion et faisant face à un oiseau Aba posé sur une table d’offrandes, il tient une fleur de lotus et porte un cône parfumé sur la tête. Cependant, aucune inscription ne permet d'identifier avec certitude cette figure. Bien que présentant quelques variations mineures, le côté gauche de ce couvercle de sarcophage est très similaire au côté droit. Dans le registre inférieur gauche, le thème de la protection est, comme dans celui droit, mis à l’honneur à travers deux grandes représentations de déesses ailées : la déesse vautour Nekhbet déployant ses ailes et la déesse Wadjet légèrement plus petite en taille. Si ce registre n’est pas sans rappeler celui présent sur le côté droit, il présente une particularité : une divinité momiforme assise avec un sphinx tenant un récipient à onguent se trouve entre leurs ailes déployées.

La qualité et la lisibilité relativement variables des inscriptions figurant sur le couvercle de ce sarcophage suggèrent l’intervention de deux personnes différentes : un scribe, plus lettré, aurait été en charge des textes relatifs aux offrandes situés sur les deux bords du couvercle, tandis qu’un peintre/dessinateur, moins familier de l'écriture hiéroglyphique, se serait occupé des textes subsidiaires situés dans les zones décoratives principales.

TRADUCTIONS DU TEXTE HIÉROGLYPHIQUE

Texte situé sur le bord droit :
« Paroles devant être prononcées par le noble héréditaire ( ?) Re-Horakhty-Atum en/comme seigneur des deux terres, l'Héliopolitain du Sud, et (par) Ptah Sokar, Premier de la Tente, et Anubis le seigneur de la Terre Sacrée, Premier de la Cabane Divine, Seigneur de ( ?), le Premier Prêtre Lecteur dans le Lieu de Vérité, qu'il reçoive une invocation-offrande de pain et de bière, de bœufs, de volailles, d'encens, de lin, pour Ptah, le Chef des Brasseurs du Temple d'Amon, Djedhoriufankh (illisible- fils de ?) le Chef des Brasseurs du Temple d'Amon [Hor ?] ».

Texte situé sur le bord gauche :
« Paroles devant être prononcées par Re-Horakhty-Atum le seigneur de deux terres, l'Héliopolitain, pour le Père de Dieu, le grand loué ( ?) du Sud, et pour Ptah-Sokar Premier de la Tente et pour Anubis le seigneur de la terre ( ?), le grand dieu, le seigneur du Ciel, qui sort de l'horizon, le grand dieu de la Haute et de la Basse-Égypte, afin qu'ils puissent effectuer une invocation-offrande de pain et de bière pour chaque fête mensuelle consacrée aux Dieux et chaque ciel [sic] d'albâtre, de lin et d'encens pour le chef des brasseurs et le superviseur de [ ?] du temple d'Amon [Djedhoriufankh- en grande partie illisible] ».