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UNE IMPORTANTE SUITE DE SIX PANNEAUX D'EPOQUE LOUIS XV

TRES PROBABLEMENT IMPERIAUX, RUSSIE, XVIIIe SIECLE

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UNE IMPORTANTE SUITE DE SIX PANNEAUX D'EPOQUE LOUIS XV
TRES PROBABLEMENT IMPERIAUX, RUSSIE, XVIIIe SIECLE
En placage d’aventurine et de lapis lazuli et ornementation de bronze ciselé et doré, montés en trois paravents à deux feuilles durant la première moitié du XIXe siècle, à décor de rinceaux feuillagés dessinant un large cartouche central polylobé
Une feuille: H.: 111 cm. (43 ³/₄ in.) ; L.: 55 cm. (21 ³/₄ in.)
Provenance
Comtesse Martine de Béhague (1869-1939);
Marquis Hubert de Ganay (1888-1974);
Comte Paul de Ganay (1929-2009); puis pas descendance jusqu'au propriétaire actuel.
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AN IMPORTANT SUITE OF SIX LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED LAPIS LAZULI AND AVENTURINE PANELS
RUSSIA, 18TH CENTURY, ALMOST CERTAINLY IMPERIAL

荣誉呈献

Hippolyte-de-la-Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department
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展品专文

Ce spectaculaire ensemble de panneaux illustre la maîtrise inégalée de l’art des pierres dures en Russie au XVIIIe siècle. La richesse des mines sur tout le territoire et la maîtrise technique des ateliers -s’appuyant originellement sur l’expertise de maîtres florentins - combinée au talent d’architectes de génie à l’exemple de Charles Cameron conduit à un véritable âge d’or de cet art.

La plupart des œuvres créées en jaspe, rhodonite, malachite, aventurine, lazurite ou porphyre sont de dimensions relativement modestes, de façon à composer avec le coût très élevé de ces matériaux aussi précieux que recherchés. Cependant, quelques objets se singularisent pas leur taille ; on voit même, dans le cadre de quelques commandes hors normes, ces précieux matériaux utilisées pour des éléments architecturaux : pilastres, cheminées, colonnes …

Le présent ensemble illustre l’usage des pierres dures pour la création des plus précieux des cabinets dans les palais impériaux russes du XVIIIe siècle. On trouve dans ces palais, aux côtés de pièces aux dimensions monumentales, des cabinets aux dimensions plus mesurées mettant en valeur la singularité et le raffinement d’un matériau : cabinet de laques asiatiques, cabinet d’ambre, cabinet de porcelaine, cabinet de pierres dures… Une de ces créations emblématiques est la Chambre d'ambre du Palais Catherine à Saint Pétersbourg, tragiquement démolie en 1941 et reconstituée à la fin du XXe siècle. Il est intéressant de souligner que la hauteur des présents panneaux correspond soit à la hauteur des bas-lambris de pièces monumentales soit au contraire à celle des panneaux supérieurs de cabinets aux dimensions plus réduites.

Les pierres dures fascinent à de nombreux égards. La formule que rapporte Johann Georgi dans sa description de l’Ermitage (en 1794) est éloquente à cet égard ; devant une pièce spectaculaire associant porphyre, marbre, jaspe, aquamarine et autres matériaux, une inscription pleine d’à-propos précise « Don précieux de la nature » (Treasures of Catherine the Great, 2000, p. 162).

Le lapis est un matériau qui subjugue. On ne le voit que très rarement employé sur des œuvres aux dimensions aussi importantes que les présents panneaux. On peut néanmoins citer la paire de tables réalisées dans les ateliers de Peterhof vers 1790 qui sont conservées à Pouchkine au palais Catherine - appelé aussi également palais de Tsarskoïe Selo - (A. Chenevière, Russian Furniture. The Golden Age. 1780-1840, 1988, p. 265). Le lapis lazuli fascine tellement qu’ébénistes et architectes développent une technique consistant à placer une feuille d’argent au dos de panneaux de verre teinté bleu pour se rapprocher de la richesse et de la profondeur du lapis (A. Chenevière, op. cit., 1988, p. 66).

Cet ensemble provient de la collection mythique constituée au tournant des XIXe et XXe siècles par Martine de Béhague (1870-1939).
Martine-Marie-Pol de Béhague, comtesse de Béarn, consacre toute sa vie à l’art de collectionner, art qu’elle pratique avec génie. Disposant de moyens financiers très conséquents, elle sillonne le monde pour constituer et compléter ses collections. Ces dernières reflètent sa sensibilité, son éclectisme et son ouverture d’esprit.
Nul domaine ne la laisse insensible ; elle réunit art byzantin et primitifs italiens, porcelaines de Saxe et manuscrits, pièces océaniennes et sculptures contemporaines, œuvres de Manet et de Léonard de Vinci …
Elle transforme l’hôtel particulier familial (rue Saint-Dominique à Paris) pour y héberger ses collections. Les styles et les inspirations les plus variés y sont réunis. Robert de Montesquiou surnomme le spectaculaire hôtel la « Byzance du Septième ». Sa collection de propriétés comprend également le château de Fleury-en-Bière, l'Hôtel de Sully, le château de Vitry …
L’importance de cette mécène et collectionneuse est régulièrement redécouverte ; mentionnons notamment Jean-David Jumeau-Lafond, Martine de Béhague. Une esthète à la Belle époque, Flammarion, 2022.