LES FRÈRES LE NAIN (LAON VERS 1588-VERS 1677 PARIS)
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LES FRÈRES LE NAIN (LAON VERS 1588-VERS 1677 PARIS)

Les Enfants à la cage

细节
LES FRÈRES LE NAIN (LAON VERS 1588-VERS 1677 PARIS)
Les Enfants à la cage
huile sur toile
41,6 x 31,1 cm (16 3⁄8 x 12 ¼ in.)
来源
Dr. Hans Wendland (1880-1965), Lugano ; sa vente, Graupe, Berlin, 24-25 avril 1931, lot 56 (comme Louis Le Nain) ;
Acquis au cours de celle-ci par une collection particulière ;
Puis par descendance dans la famille ; vente anonyme, Christie's, New York, 27 janvier 2000, lot 174 (comme attribué à Mathieu Le Nain) ;
Acquis au cours de celle-ci par l'actuel propriétaire.
出版
Internationale Sammler-Zeitung, 15 mai 1931, 23e année, 10, p. 110 (comme Louis Le Nain).
J. Thuillier, Les Frères Le Nain, [cat. exp.], Paris, 1978, p. 195, sous le n°31 (comme '[...] sa qualité semblait haute, et nous regrettons de n'avoir pu retrouver sa trace').
P. Rosenberg, Tout L'Oeuvre Peint Des Le Nain, Paris, 1993, p. 88, n°62B (comme '[une] version plus petite avec d'importantes variantes [du tableau de Karlsruhe]'), reproduit en noir et blanc.
P. Rosenberg, Poussin, Lorrain, Watteau, Fragonard..., [cat. exp.], Paris, 2005, p. 171, sous le n°86 (comme '[version] avec variantes').
N. Milovanovic, Les frères Le Nain : Bons génies de la sympathie humaine, Paris, 2019, p. 158, n°18 (comme 'nous pencherions pour le groupe "Louis" pour le tableau qui nous intéresse ici').
更多详情
THE BROTHERS LE NAIN (C. 1588-C. 1677), CHILDREN WITH A CAGE, OIL ON CANVAS

The present composition stands out in the oeuvre of the Le Nain brothers (c. 1588-c. 1677) for the whimsy of its subject matter. The two brothers standing around the barrel contemplate an empty bird cage, whilst between them an uncharacteristically contrite cat is sitting, the implication being that the cat has succumbed to his feline nature and eaten the bird. Two versions of this composition are known, each with slight differences: the present painting, with its wonderfully dusky palette, and a second in the Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe, which has a darker, more robust color scheme (inv. no. 2544). When François-Rolland Elluin (1745-1822) made an engraving after the Karlsruhe version he underlined the anecdotal nature of the painting by giving it the title Le Voleur pris – the captured thief.

In his 1978 exhibition catalogue, Jacques Thuillier (op. cit. p. 196) suggests that this choice of subject may place both paintings at the beginning of the brothers’ production, slightly before 1640. Imbued as they are with a great sense of calm, both paintings are a far cry from the contemporary popular burlesque prints that depicted children playing with animals. However, it is undoubtedly in this vein that they would have been understood, which suggests that were executed whilst the Le Nain brothers were still searching out the more detached, slightly haunting style that marked their later scenes of peasant life.

As well as the difference in color palette between the present painting and the Karlsruhe version, a number of other differences can be highlighted. Most importantly, the choice here to situate the scene inside the wonderfully ramshackle building, which helps to anchor the still-life elements at lower right. In contrast those in the German version float slightly awkwardly. The difference between the two paintings has naturally led to speculation as to which of the brothers might have painted which example.

Much time has been expended by scholars in trying to distinguish the hands of the artistic collective that were the Le Nain brothers, Antoine (ca. 1598-1648), Louis (ca. 1600⁄1605-1648) and Mathieu (ca. 1607-1677). They produced altarpieces and religious paintings; portraits; small, multifigural pictures of musicians or children, such as the present painting; and peasant scenes. They achieved considerable success, received commissions from the Church and Crown and were founding members of the Académie royale, established just two months before the near simultaneous deaths of Antoine and Louis, presumably from the same illness. Some of their paintings are signed, but when they are, it is always simply 'Le Nain'. Some of the pictures are clearly collaborations involving more than one hand, but three groupings of pictures have been proposed which appear to represent distinct hands, and which are tentatively assigned to individual brothers. Roughly divided, the small multifigural paintings on copper and wood are given to Antoine (or brother A), in part because Antoine was described in an early source (Claude Leleu’s Histoire de Laon, written before 1726) as having 'excelled at miniatures and small portraits'; the peasant interiors are generally given to Louis Le Nain (or brother B); while Mathieu (or brother C) – who lived and worked for 30 years after the deaths of his brothers – is given the widest range of pictures, including most of the large-scale paintings and biblical subjects, as well the paintings which, for one reason or another, can only have been made after the deaths of Antoine and Louis.

Being able to directly compare two versions of the same composition that display such a different handling of the material, as is the case here, is tantalizing. It has been tentatively suggested that the Karlsruhe painting may be ascribed to Mathieu and that the present painting may be the work of Louis; however, this remains speculative.

荣誉呈献

Olivia Ghosh
Olivia Ghosh Associate Specialist

拍品专文

La présente composition se distingue dans l’œuvre des frères Le Nain (vers 1588-vers 1677) par l’aspect fantaisiste du sujet traité. Les deux frères, debout autour d'un tonneau, contemplent une cage à oiseaux vide, tandis qu’entre eux deux est assis un chat inhabituellement contrit, laissant sous-entendre que ce dernier a succombé à sa nature de félin et a mangé l’oiseau. Il existe deux versions connues de ce tableau, chacune comportant de légères variantes : cette version, avec son merveilleux rendu crayeux, et une seconde version, conservée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, qui présente une palette de couleurs plus matte, plus franche (no. inv. 2544). Lorsque François-Rolland Elluin (1745-1822) réalisa une gravure d’après la version de Karlsruhe, il souligna le caractère anecdotique du tableau en lui donnant pour titre Le Voleur pris.

Dans son catalogue d’exposition de 1878, Jacques Thuillier (op. cit., p. 196) suggère que ce choix de sujet permettrait de dater ces deux tableaux au début de la carrière des frères, peu avant 1640. Imprégnées d’une grande sérénité, ces compositions n’ont rien à voir avec les estampes populaires burlesques contemporaines qui représentaient des enfants jouant avec des animaux. Toutefois, c’est sans aucun doute dans ce contexte que ces deux tableaux s’inscrivent, ce qui suggère qu’ils ont été exécutés alors que les frères Le Nain étaient encore à la recherche de leur style propre qui marquera leurs scènes paysannes ultérieures.

En plus de la différence de palette chromatique entre cette version et celle de Karlsruhe, un certain nombre d’autres variantes mérite d’être soulignées. La plus importante est le choix dans le présent tableau de situer la scène à l’intérieur d’un édifice délabré, ce qui permet d’ancrer les éléments de nature morte dans la partie inférieure droite. A l’inverse, ces éléments flottent de manière un peu maladroite dans la version allemande. La différence entre les deux tableaux a naturellement donné lieu à des spéculations quant à l’identité de leur auteur.

Les spécialistes ont dédié beaucoup de temps à essayer de distinguer les styles au sein du collectif artistique que représentaient les frères Le Nain, Antoine (vers 1598-1648), Louis (vers 1600⁄1605-1648) et Mathieu (vers 1607-1677). Ils réalisèrent des retables, des compositions religieuses, des portraits, des scènes avec de nombreuses figures telles que des musiciens ou des enfants, comme ici, et des scènes de vie paysanne. Ils connurent un certain succès, reçurent des commandes de l’Église et de la Couronne et furent membres fondateurs de l’Académie royale, fondée seulement deux mois avant la mort quasi simultanée d’Antoine et de Louis, vraisemblablement des suites de la même maladie. Certaines de leurs œuvres sont signées, mais quand c’est le cas, c’est systématiquement par un simple 'Le Nain'. Certains tableaux sont clairement des collaborations à plusieurs mains mais d’autres ont été, sur base de leur style, temporairement attribuées à l’un des frères. Ainsi, les petites compositions sur cuivre ou sur panneau représentant diverses figures sont attribuées à Antoine (ou frère A), en partie car il est décrit dans une publication écrite avant 1725 (L’Histoire de Laon de Claude Leleu) comme ayant 'excellé dans l’art des miniatures et petits portraits' ; les intérieurs paysans sont généralement attribués à Louis Le Nain (ou frère B) ; pendant que Mathieu (ou frère C) – qui a vécu et travaillé pendant encore 30 ans après la mort de ses frères – se voit attribuer la plus grande partie des peintures, y compris la la majorité des grands formats et des sujets bibliques, ainsi que les tableaux qui, pour une raison ou une autre, n’ont pu être réalisés qu’après la mort d’Antoine et de Louis.

Le fait de pouvoir comparer directement deux versions d’une même composition présentant un traitement si différent, comme c’est le cas avec Les Enfants à la cage, est captivant. Il a été avancé que la version de Karlsruhe soit de Mathieu et la présente composition soit l’œuvre de Louis mais tout cela reste hypothétique.

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