拍品专文
Cette élégante paire de candélabres caractéristique du goût néoclassique qui prédomine à la fin du XVIIIe siècle célèbre l’antiquité et les motifs mythologiques.
Leur raffinement et leur qualité d’exécution témoignent d’un savoir-faire artisanal remarquable.
Chaque pièce est finement réalisée en bronze patiné et doré, représentant deux figures féminines dans une posture gracieuses, supportant un ensemble de branches fleuries. Elles s’inspirent de la mythologie et de l’esthétique néoclassique, leur drapés à l’antique avec leur posture expressive et dynamique confère un réel sentiment de mouvement à l’ensemble. Les branches dorées, richement ornées apportent une touche lumineuse et contrastent magnifiquement avec le bronze sombre des figures. Les bases de marbre turquin quant à elles offre une stabilité visuelle et physiques à ces somptueuses pièces.
Une provenance prestigieuse
Cette paire de candélabres aurait très certainement fait partie de la collection de David Murray, 2nd comte de Mansfield, 7ème vicomte Stormont (1727-1796) à Kenwood House à Londres comme en témoigne un inventaire réalisé par C.B. King le 19 février 1910, vol. 1, p. 30, article 260 où sont mentionnés : une paire de candélabres Empire avec deux figures de femmes en bronze soutenant une branche à trois lumières en bronze doré au feu... sur une base en bronze doré ciselé et en marbre - taille 3ft. 1 (la différence de 5 pouces avec notre présent lot pourrait s’expliquer par le fait que la mesure soit celle prise de la hauteur des branches extérieures). Situé dans le nord de Londres Kenwood House est célèbre pour son architecture élégante et son riche patrimoine artistique. Le 2nd comte de Mansfield, grand amateur d’art et esthète a poursuivi l’embellissement de cette demeure emblématique de l’époque géorgienne en y ajoutant des pièces de grande qualité, dont nos candélabres reflètent parfaitement l’esthétique néoclassique prisée par la noblesse britannique de l’époque. Ce style marqué par une admiration pour l’antiquité gréco-romaine, s’harmonisait idéalement avec l’architecture de Kenwood House qui avait été magnifiquement rénovée par l’architecte Robert Adam quelques décennies plus tôt. La paire de candélabres sera par la suite déplacée à Scone Palace lieu du couronnement des rois écossais pendant près de 1000 ans.
Une collaboration d’artisans
Ce modèle pourrait tout à fait être le résultat d'une collaboration entre plusieurs artisans sous la direction de Dominique Daguerre. Marchand-mercier de renom il fut actif à Paris mais également à Londres à la fin du XVIIIe siècle. D’abord installé rue Saint Honoré. Comme le révèle son étiquette il Tient Magasin de Porcelaines, Bronzes, Ebénisterie, Glaces, Curiosités, & autres Marchandises. En 1786, il signera un accord avec Josiah Wedgwood pour obtenir les droits exclusifs de la vente de porcelaine de Wedgwood à Paris. Dans les années 1780, il ouvre une boutique à Piccadilly, à Londres, pour approvisionner George, prince de Galles, et son entourage, notamment le duc de Bedford, le comte Spencer et très probablement David Murray 2nd comte de Mansfield. La commande de ces candélabres par celui-ci témoigne de son désir de suivre les tendances artistiques de son temps.
Les figures de nymphes ici semblent avoir été inspirées, bien que non directement copiées, d'un groupe de nymphes en plâtre d'Etienne-Maurice Falconet, exposé au Salon de 1761 et illustré par Gabriel de Saint-Aubin dans le catalogue de l'exposition. Le philosophe français Denis Diderot a même dit de ces figures qu'elles étaient d'un caractère simple, noble et antique. Bien que la composition du présent lot diffère du prototype de Falconet, c'est l'attention portée aux détails et le traitement de la forme féminine, ainsi que la complexité de la composition, qui rendent ce modèle si intéressant. Chaque geste, chaque main et pied tendus conduisent le regard vers le haut, des pieds jusqu'au bout des doigts. Même la douceur des figures nues contraste de manière subtile et sophistiquée avec la surface texturée des peaux. Daguerre est également connu pour avoir fourni des candélabres de conception similaire avec des putti en bronze d'après Falconet, montés sur des socles similaires, à la fois à George, prince de Galles, futur roi George IV pour Carlton House (illustré in situ dans la White Drawing Room dans J. Harris et al., Buckingham Palace and its Treasures, New York, 1968, p. 59) et à son entourage - y compris le comte de Harewood et le comte de Bradford. Il a également vendu une paire lors de sa vente chez Christie's Londres, le 25 mars 1791, lot 53 (P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, Londres, 1996, Vol. III, no.251, F140-141). Nous connaissons également une paire de flambeaux d’après Falconet qui reprend ces figures féminines ainsi que ce décor de pampres de vignes si particulier, aujourd’hui conservé au musée des arts décoratifs de Paris (Inv. 32633).
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This elegant pair of candelabras is typical of the neoclassical taste that prevailed at the end of the 18th century, celebrating antiquity and mythological motifs.
Their refinement and quality of execution bear witness to remarkable craftsmanship.
Each piece is finely crafted in patinated and gilded bronze, representing two female figures in a graceful posture, supporting a group of flowering branches. Inspired by mythology and neoclassical aesthetics, their antique-style drapery and expressive, dynamic posture lend a real sense of movement to the whole. The richly ornate gilded branches add a luminous touch, contrasting magnificently with the dark bronze of the figures. The turquoise marble bases give visual and physical stability to these sumptuous pieces.
A prestigious provenance
This pair of candelabra would almost certainly have formed part of the collection of David Murray, 2nd Earl of Mansfield, 7th Viscount Stormont (1727-1796) at Kenwood House in London, as attested by an inventory drawn up by C.B. King on 19 February 1910, vol. 1, p. 30, item 260 which mentions: a pair of Empire candelabra with two bronze female figures supporting a three-light gilt bronze branch... on a chased gilt bronze and marble base - size 3ft. 1 (the difference of 5 inches with our present lot could be explained by the fact that the measurement is that taken from the height of the outer branches). Located in North London, Kenwood House is famous for its elegant architecture and rich artistic heritage. The 2nd Earl of Mansfield, a great lover of art and an aesthete, continued to embellish this emblematic Georgian residence by adding pieces of the highest quality, including our candelabras, which perfectly reflect the neoclassical aesthetic favored by the British nobility of the time. This style, marked by an admiration for Greco-Roman antiquity, was ideally suited to the architecture of Kenwood House, which had been magnificently renovated by the architect Robert Adam a few decades earlier. The pair of candelabras was later moved to Scone Palace, where Scottish kings were crowned for almost 1,000 years.
A collaboration of craftsmen
This model could well be the result of a collaboration between several craftsmen under the direction of Dominique Daguerre. A renowned marchand-mercier, he was active both in Paris and London at the end of the 18th century. He first set up shop on rue Saint Honoré. As his label reveals, he kept a shop selling porcelain, bronze, cabinetwork, mirrors, curiosities and other goods. In 1786 he signed an agreement with Josiah Wedgwood for the exclusive rights to sell Wedgwood porcelain in Paris. In the 1780s, he opened a shop in Piccadilly, London, to supply George, Prince of Wales, and his entourage, including the Duke of Bedford, Earl Spencer and most likely David Murray 2nd Earl of Mansfield. His commission of these candelabra shows his desire to follow the artistic trends of his time.
The nymph figures here appear to have been inspired by, though not directly copied from, a group of plaster nymphs by Etienne-Maurice Falconet, exhibited at the Salon of 1761 and illustrated by Gabriel de Saint-Aubin in the exhibition catalogue. The French philosopher Denis Diderot even described these figures as simple, noble and antique in character. Although the composition of the present lot differs from Falconet's prototype, it is the attention to detail and the treatment of the female form, as well as the complexity of the composition, that make this model so interesting. Every gesture, every outstretched hand and foot draws the eye upwards, from the feet to the fingertips. Even the softness of the nude figures contrasts in a subtle and sophisticated way with the textured surface of the skins.
Daguerre is also known to have supplied candelabra of similar design with bronze putti after Falconet, mounted on similar plinths, both to George, Prince of Wales, future King George IV for Carlton House (illustrated in situ in the White Drawing Room in J. Harris et al, Buckingham Palace and its Treasures, New York, 1968, p. 59) and to his entourage - including the Earl of Harewood and the Earl of Bradford. He also sold a pair at Christie's London sale on 25 March 1791, lot 53 (P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, London, 1996, Vol. III, no.251, F140-141). We also know of a pair of torches after Falconet that uses these female figures and the distinctive vine shoot decoration, now in the Musée des Arts Décoratifs in Paris (Inv. 32633).
Leur raffinement et leur qualité d’exécution témoignent d’un savoir-faire artisanal remarquable.
Chaque pièce est finement réalisée en bronze patiné et doré, représentant deux figures féminines dans une posture gracieuses, supportant un ensemble de branches fleuries. Elles s’inspirent de la mythologie et de l’esthétique néoclassique, leur drapés à l’antique avec leur posture expressive et dynamique confère un réel sentiment de mouvement à l’ensemble. Les branches dorées, richement ornées apportent une touche lumineuse et contrastent magnifiquement avec le bronze sombre des figures. Les bases de marbre turquin quant à elles offre une stabilité visuelle et physiques à ces somptueuses pièces.
Une provenance prestigieuse
Cette paire de candélabres aurait très certainement fait partie de la collection de David Murray, 2nd comte de Mansfield, 7ème vicomte Stormont (1727-1796) à Kenwood House à Londres comme en témoigne un inventaire réalisé par C.B. King le 19 février 1910, vol. 1, p. 30, article 260 où sont mentionnés : une paire de candélabres Empire avec deux figures de femmes en bronze soutenant une branche à trois lumières en bronze doré au feu... sur une base en bronze doré ciselé et en marbre - taille 3ft. 1 (la différence de 5 pouces avec notre présent lot pourrait s’expliquer par le fait que la mesure soit celle prise de la hauteur des branches extérieures). Situé dans le nord de Londres Kenwood House est célèbre pour son architecture élégante et son riche patrimoine artistique. Le 2nd comte de Mansfield, grand amateur d’art et esthète a poursuivi l’embellissement de cette demeure emblématique de l’époque géorgienne en y ajoutant des pièces de grande qualité, dont nos candélabres reflètent parfaitement l’esthétique néoclassique prisée par la noblesse britannique de l’époque. Ce style marqué par une admiration pour l’antiquité gréco-romaine, s’harmonisait idéalement avec l’architecture de Kenwood House qui avait été magnifiquement rénovée par l’architecte Robert Adam quelques décennies plus tôt. La paire de candélabres sera par la suite déplacée à Scone Palace lieu du couronnement des rois écossais pendant près de 1000 ans.
Une collaboration d’artisans
Ce modèle pourrait tout à fait être le résultat d'une collaboration entre plusieurs artisans sous la direction de Dominique Daguerre. Marchand-mercier de renom il fut actif à Paris mais également à Londres à la fin du XVIIIe siècle. D’abord installé rue Saint Honoré. Comme le révèle son étiquette il Tient Magasin de Porcelaines, Bronzes, Ebénisterie, Glaces, Curiosités, & autres Marchandises. En 1786, il signera un accord avec Josiah Wedgwood pour obtenir les droits exclusifs de la vente de porcelaine de Wedgwood à Paris. Dans les années 1780, il ouvre une boutique à Piccadilly, à Londres, pour approvisionner George, prince de Galles, et son entourage, notamment le duc de Bedford, le comte Spencer et très probablement David Murray 2nd comte de Mansfield. La commande de ces candélabres par celui-ci témoigne de son désir de suivre les tendances artistiques de son temps.
Les figures de nymphes ici semblent avoir été inspirées, bien que non directement copiées, d'un groupe de nymphes en plâtre d'Etienne-Maurice Falconet, exposé au Salon de 1761 et illustré par Gabriel de Saint-Aubin dans le catalogue de l'exposition. Le philosophe français Denis Diderot a même dit de ces figures qu'elles étaient d'un caractère simple, noble et antique. Bien que la composition du présent lot diffère du prototype de Falconet, c'est l'attention portée aux détails et le traitement de la forme féminine, ainsi que la complexité de la composition, qui rendent ce modèle si intéressant. Chaque geste, chaque main et pied tendus conduisent le regard vers le haut, des pieds jusqu'au bout des doigts. Même la douceur des figures nues contraste de manière subtile et sophistiquée avec la surface texturée des peaux. Daguerre est également connu pour avoir fourni des candélabres de conception similaire avec des putti en bronze d'après Falconet, montés sur des socles similaires, à la fois à George, prince de Galles, futur roi George IV pour Carlton House (illustré in situ dans la White Drawing Room dans J. Harris et al., Buckingham Palace and its Treasures, New York, 1968, p. 59) et à son entourage - y compris le comte de Harewood et le comte de Bradford. Il a également vendu une paire lors de sa vente chez Christie's Londres, le 25 mars 1791, lot 53 (P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, Londres, 1996, Vol. III, no.251, F140-141). Nous connaissons également une paire de flambeaux d’après Falconet qui reprend ces figures féminines ainsi que ce décor de pampres de vignes si particulier, aujourd’hui conservé au musée des arts décoratifs de Paris (Inv. 32633).
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This elegant pair of candelabras is typical of the neoclassical taste that prevailed at the end of the 18th century, celebrating antiquity and mythological motifs.
Their refinement and quality of execution bear witness to remarkable craftsmanship.
Each piece is finely crafted in patinated and gilded bronze, representing two female figures in a graceful posture, supporting a group of flowering branches. Inspired by mythology and neoclassical aesthetics, their antique-style drapery and expressive, dynamic posture lend a real sense of movement to the whole. The richly ornate gilded branches add a luminous touch, contrasting magnificently with the dark bronze of the figures. The turquoise marble bases give visual and physical stability to these sumptuous pieces.
A prestigious provenance
This pair of candelabra would almost certainly have formed part of the collection of David Murray, 2nd Earl of Mansfield, 7th Viscount Stormont (1727-1796) at Kenwood House in London, as attested by an inventory drawn up by C.B. King on 19 February 1910, vol. 1, p. 30, item 260 which mentions: a pair of Empire candelabra with two bronze female figures supporting a three-light gilt bronze branch... on a chased gilt bronze and marble base - size 3ft. 1 (the difference of 5 inches with our present lot could be explained by the fact that the measurement is that taken from the height of the outer branches). Located in North London, Kenwood House is famous for its elegant architecture and rich artistic heritage. The 2nd Earl of Mansfield, a great lover of art and an aesthete, continued to embellish this emblematic Georgian residence by adding pieces of the highest quality, including our candelabras, which perfectly reflect the neoclassical aesthetic favored by the British nobility of the time. This style, marked by an admiration for Greco-Roman antiquity, was ideally suited to the architecture of Kenwood House, which had been magnificently renovated by the architect Robert Adam a few decades earlier. The pair of candelabras was later moved to Scone Palace, where Scottish kings were crowned for almost 1,000 years.
A collaboration of craftsmen
This model could well be the result of a collaboration between several craftsmen under the direction of Dominique Daguerre. A renowned marchand-mercier, he was active both in Paris and London at the end of the 18th century. He first set up shop on rue Saint Honoré. As his label reveals, he kept a shop selling porcelain, bronze, cabinetwork, mirrors, curiosities and other goods. In 1786 he signed an agreement with Josiah Wedgwood for the exclusive rights to sell Wedgwood porcelain in Paris. In the 1780s, he opened a shop in Piccadilly, London, to supply George, Prince of Wales, and his entourage, including the Duke of Bedford, Earl Spencer and most likely David Murray 2nd Earl of Mansfield. His commission of these candelabra shows his desire to follow the artistic trends of his time.
The nymph figures here appear to have been inspired by, though not directly copied from, a group of plaster nymphs by Etienne-Maurice Falconet, exhibited at the Salon of 1761 and illustrated by Gabriel de Saint-Aubin in the exhibition catalogue. The French philosopher Denis Diderot even described these figures as simple, noble and antique in character. Although the composition of the present lot differs from Falconet's prototype, it is the attention to detail and the treatment of the female form, as well as the complexity of the composition, that make this model so interesting. Every gesture, every outstretched hand and foot draws the eye upwards, from the feet to the fingertips. Even the softness of the nude figures contrasts in a subtle and sophisticated way with the textured surface of the skins.
Daguerre is also known to have supplied candelabra of similar design with bronze putti after Falconet, mounted on similar plinths, both to George, Prince of Wales, future King George IV for Carlton House (illustrated in situ in the White Drawing Room in J. Harris et al, Buckingham Palace and its Treasures, New York, 1968, p. 59) and to his entourage - including the Earl of Harewood and the Earl of Bradford. He also sold a pair at Christie's London sale on 25 March 1791, lot 53 (P. Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, London, 1996, Vol. III, no.251, F140-141). We also know of a pair of torches after Falconet that uses these female figures and the distinctive vine shoot decoration, now in the Musée des Arts Décoratifs in Paris (Inv. 32633).