CHARLES ADRIEN PROSPER D'ÉPINAY (1836-1914)
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REDÉCOUVERTE DU MONUMENTAL "VASE DE GRAMONT"
CHARLES ADRIEN PROSPER D'ÉPINAY (1836-1914)

Vase monumental dit "vase du duc de Gramont"

细节
CHARLES ADRIEN PROSPER D'ÉPINAY (1836-1914)
Vase monumental dit "vase du duc de Gramont"
marbre, le couvercle et le corps d'une seule pièce, le corps à décor des allégories de l'été et de l'hiver, anses à décor de têtes de bélier, reposant sur un piédouche
H. 115 cm (45 ¼ in.), L. 72 cm (28 1⁄3 in.)
出版
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE
C. Vento, Les Peintres de la Femme, Paris, 1888.
L. L'Homme, Le statuaire Prosper d'Epinay, 1890, Île Maurice, 1890, p. 34.
P. Roux-Foujols, Prosper d'Épinay, un sculpteur mauricien à la cour des princes, Île Maurice, 1996.
A. Blühm et al., The color of Sculpture 1840-1910, cat. exp. 26 juillet - 17 novembre 1996 et 13 démcbre 1996 - 6 avril 1997, Amsterdam-Leeds, 1996- 1997, p. 124.
J.L. Champion, C. Janoray, Antiquity revisited. The classique tradition in sculpture from Houdon to Guillaume, cat. expo. 12 octobre - 15 novembre 2000, New-York, 2000, p. 58-59, cat. 19.
更多详情
A MONUMENTAL MARBLE VASE REPRESENTING THE ALLEGORICAL FIGURES OF SUMMER AND WINTER, CHARLES ADRIEN PROSPER D'ÉPINAY

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

Né à l’île Maurice en 1836 et issu d’une famille aristocratique, Prosper d’Épinay se forme auprès du caricaturiste Jean-Pierre Dantan dit « Dantan le Jeune » à Paris. En 1861, le sculpteur poursuit sa formation à Rome où il fonde trois ans plus tard son grand atelier, actif jusqu’en 1912, au 57 Via Sistina. En France, il expose au Salon des artistes français entre 1874 et 1902 ainsi qu’aux Expositions universelles de 1867 et 1878, tandis qu’à Londres il participe au Royal Academy exhibitions entre 1865 et 1881. Son ambition, son talent et son extraction sociale sont trois vecteurs majeurs de son succès et de son rayonnement. Il fréquente la société mondaine parisienne et notamment le Cercle de la rue Royale, un club parisien créé au début du Second Empire qui réunit des membres de la haute société. Ses fréquentations lui offrent une clientèle composée de nombreuses célébrités, des aristocrates et des souverains, ce qui lui vaut le surnom de "sculpteur de souveraines".

« Monsieur d’Epinay fait la sucrerie
Comme Siraudin, le bon confiseur ;
Et cela se vend et cela se crie
Chez le commissaire appelé priseur »
Albert Mérat, Le Petit Salon, 1876

Par ce quatrain, le poète français Albert Mérat traduit le succès que rencontrent les œuvres de Prosper d’Epinay. Entre commandes et créations spontanées, son œuvre se fait le reflet du goût de cette fin du XIXe siècle et des désirs de ses commanditaires les plus exigeants.
Dans les années 1880, les objets d’ameublement deviennent un pan important de sa création. En assimilant les traditions décoratives de la Renaissance ainsi que des XVIIe et XVIIIe siècles, Epinay répond à ce goût éclectique, dans la continuité du Second Empire.
De cette période de création, sept modèles de vases sont connus. Monumentaux, ils se composent de deux scènes placées de part et d’autre du vase, en médaillons ou en fort-reliefs, et des anses ornementées, un décor répondant à cette tendance classicisante. Les médiums utilisés diffèrent : les vases « Dauphin » (collection particulière) et « Chasse aux Ours » (collection particulière) ne sont connus qu’en plâtre, le vase « Rothschild » (non localisé) en marbre et le vase « Le Triomphe de Bacchus » en bronze (ancienne collection Schneider, Creuzot, non localisé).
Seuls trois modèles, existent en plâtre et en marbre, dont deux vases en marbre sont conservés au musée d’Orsay (« Renaissance » (inv. ChM 147) et « Sapho » (inv. ChM 142)). Les différentes versions d’un même modèle, en marbre et en plâtre, permettent de conclure que les plâtres originaux sont des projets, destinés à être produits en marbre. Le duc de Gallese, mécène et ami romain de Prosper d’Épinay, reçut de l’artiste les plâtres encore présents dans son atelier lors de sa fermeture, notamment ceux des vases « Aux dauphins », «Gramont », « Sapho » et « La chasse aux Ours », projetant initialement de consacrer un musée en son honneur.

Le vase dit du « duc de Gramont » fait partie des modèles qui nous sont parvenus en marbre et en plâtre. Alors que l’exemplaire en plâtre, signé de l’artiste et recensé par ses biographes, réapparaissait sur le marché il y a quelques années, la version aboutie en marbre est une véritable découverte. Aucune source ne mentionnait ni la réalisation ni la livraison du vase final et J.L. Champion et C. Janoray dans le catalogue de l’exposition Antiquity revisited. The Classical tradition in Sculpture from Houdon to Guillaume questionnaient encore son matériau. Agénor de Gramont (1851-1925), après avoir épousé Marguerite de Rothschild en secondes noces, fait construire et s’installe au château de Vallière à Mortefontaine en 1894. C’est à cette période que le duc aurait commandé le vase à Prosper d’Épinay, probablement pour sa nouvelle demeure. Décoré de figures allégoriques de l’Été et de l’Hiver, le vase « Gramont » emprunte au vocabulaire classique rococo et néo-grec des vases du plus célèbre des sculpteurs de la fin du XVIIIe siècle, Claude Michel dit « Clodion ».
« C’est au sortir d’un dîner chez M. [Edmond] de Rothschild que d’Épinay a eu l’idée de ce groupe. L’amphitryon avait montré à ses invités un Clodion qu’il venait de payer fort cher. Cela représentait une danse de bacchantes. D’Épinay pensa qu’il pouvait faire aussi bien, sinon mieux. Et il se mit à l’œuvre. » (Le statuaire Prosper d’Épinay en 1890, p. 34)

Cette citation d’une biographie par le poète et journaliste mauricien Léoville L’Homme nous éclaire sur le désir d’Épinay d’emprunter, voire de défier Clodion, mais également sur les liens qui existent entre les Gramont, les Rothschild et le sculpteur. Agénor de Gramont épouse en 1878 Marguerite de Rothschild, fille du cousin germain d’Edmond James de Rothschild (1845-1934).
Un exemplaire de la biographie de L. L’Homme, conservé à l’Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience à Anvers, est annotée de la main de Prosper d’Épinay lui-même en 1903. Celui-ci corrige et complète les dires de son concitoyen lorsque Léoville L’Homme mentionne « une série de vases admirables avec des bas-reliefs », le sculpteur ajoute un astérisque : « Mr. Edmond de Rothschild a, dans sa salle à manger, 2 vases de moi en marbre … ». Ces précisions renforcent nos connaissances concernant la commande du mécène Edmond James de Rothschild (1845-1934), de peut-être deux vases comme l’entend Prosper d’Épinay, dont un probablement cité par P. Roux-Foujols (op.cit. pp. 106-107).

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Born in Mauritius in 1836 to an aristocratic family, Prosper d'Epinay was the student of Jean-Pierre Dantan, a Parisian caricaturist known as Dantan le Jeune. In 1861, the sculptor continued his studies in Rome, where three years later he founded his studio, active until 1912, at 57 Via Sistina. In France, he exhibited at the Salon des Artistes Français between 1874 and 1902 and at the Universal Exhibitions of 1867 and 1878. He also exhibited, in London, at the Royal Academy exhibitions between 1865 and 1881. Thanks to his ambition, his talent and his social standing, he enjoyed great success. He was part of Parisian high society, in particular the Cercle de la rue Royale, a Parisian club created at the beginning of the Second Empire. He was called the “sculptor to sovereigns” by his clientele, composed of many celebrities, aristocrats and monarchs. The French poet, Albert Mérat, evokes his success through the following quatrain :

“Monsieur d'Epinay fait la sucrerie
Comme Siraudin, le bon confiseur;
Et cela se vend et cela se crie
Chez le commissaire appelé priseur”
Albert Mérat, Le Petit Salon, 1876.

Both his commissions and his personal creations reflected the tastes of the late 19th century and his clients’ expectations. In the 1880s, furnishings became an important part of his work. Inspired by the decorative traditions of the Renaissance, the 17th century and the 18th century, d’Epinay satisfied collector’s eclectic tastes.
During this period, he created seven models. All correspond to the classicist tastes of this period : they are monumental, their handles are ornamented and they feature two scenes placed on either side of the vase in medallions or in fort-reliefs. Different media were used : the “Dauphin” (private collection) and the “Chasse aux Ours” (private collection) vases are in plaster, the “Rothschild” vase (unlocated) is in marble and the “Bacchus” vase is in bronze (before in the Schneider’s collection in Creuzot, today unlocated).
Only three models exist both in plaster and in marble. The marbles are in the Orsay Museum - “Renaissance Vase” (inv. ChM 147) and “Sappho Vase” (inv. ChM 142) -. Considering those elements, original plaster versions are the projects for marble versions. Prosper d'Epinay offered to the Duc de Gallese, a Roman patron and one of his friends, many plaster casts including the “Dolphins Vase”, the “Gramont Vase”, the “Sapho Vase” and the “Bears Hunting Vase”. Initially created for the museum dedicated to him, those works were in his studio when it closed.

The “Duc de Gramont vase”, as it is called, figures among the models in marble and in plaster that still exist today. While
a copy in plaster, signed by the artist and listed by his biographers, reappeared on the market a few years ago, the present finished marble version is a real discovery. No sources mention either the making or the delivery of the final vase ; not even J.L. Champion and C. Janoray in the catalog for the exhibition Antiquity revisited. The Classical tradition in Sculpture from Houdon to Guillaume still questioned its material. After his second wedding, to Marguerite de Rothschild, Agénor de Gramont (1851-1925) built and moved into Château de Vallière in Mortefontaine in 1894. During this period, the Duke would have commissioned the vase from Prosper d'Épinay, probably for his new home. Its allegorical figures of Summer and Winter owe a debt to the classical rococo and neo-Greek vases made by the most famous sculptor of the late 18th century Claude Michel, also known as ‘Clodion’.
‘After a dinner at the Mr [Edmond] de Rothschild’s home, d'Épinay got the idea of this group. The host had shown his guests a Clodion that he had just bought at great expense. It represented a bacchante dance. D'Épinay thought he could do as well, or even better. And he set to work’. (Le statuaire Prosper d'Épinay en 1890, p. 34)

This quotation from the Prosper d'Épinay’s biography written by the Mauritian poet and journalist L. L’Homme sheds light on the sculptor’s works : his willingness to surpass Clodion and his relationship with the Gramonts and the Rothschilds are both revealed. In 1878, Agénor de Gramont married Marguerite de Rothschild, daughter of the first cousin of Edmond James de Rothschild (1845-1934).
A copy of Prosper d'Épinay’s biography written by L. L’Homme, currently in the Antwerp Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience, was annotated by Prosper d'Épinay himself in 1903. The sculptor adds a note right after Léonville L'Homme mentions ‘a series of admirable vases with bas-reliefs’ : ‘Mr Edmond de Rothschild has, in his dining room, 2 marble vases made by me...’. It provides more information on the commission from the patron Edmond James de Rothschild (1845-1934). As Prosper d'Épinay suggests, two vases were probably ordered ; one of them may be the one P. Roux-Foujols is talking about (op.cit. pp. 106-107).

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