BUREAU CYLINDRE D'ÉPOQUE LOUIS XVI
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RARE BUREAU EN TÔLE PEINTE PAR SAUNIER
BUREAU À CYLINDRE D'ÉPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE CLAUDE CHARLES SAUNIER, DERNIER QUART DU XVIIIe SIÈCLE

细节
BUREAU À CYLINDRE D'ÉPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE CLAUDE CHARLES SAUNIER, DERNIER QUART DU XVIIIe SIÈCLE
En placage de bois de rose, citronnier, ébène et amarante, tôle peinte polychrome à l'imitation de la laque et ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre blanc veiné gris en partie ceint d'une galerie ajourée, la ceinture supérieure ouvrant par trois tiroirs, le cylindre centré d'un médaillon, à décor de chinois, de paysages sinisants et d'oiseaux éxotiques découvrant deux casiers, trois petits tiroirs et une tablette écritoire gainé de cuir rouge doré aux petit-fers, la ceinture inférieure ouvrant par trois tiroirs, sur des pieds fuselés simulant des cannelures, estampillé 'C.C. SAUNIER' sous la traverse droite
H. 111 cm. (43 ¾ in.) ; L. 84 cm. (33 in.) ; P. 52 cm. (20 ½ in.)
Claude-Charles Saunier, ébéniste reçu maître à Paris en 1752.
来源
Ancienne collection Paul Eudel (1837-1911) ; sa vente, galerie Georges Petit, Paris, 11 mai 1898, lot 288 ;
ancienne collection de S.A.R. la Maharani de Baroda ;
vente Sotheby's à Londres, 24 novembre 1978, lot 184 ;
collection privée européenne.
出版
A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Dijon, 2003, p. 369 (fig. 445).

Bibliographie comparative :
F. J. B. Watson, Le meuble Louis XVI, Paris, 1963, fig. 67, p 112.
T. Wolvesperges, Le meuble français en laque au XVIIIe siècle, Paris, 2000, pp. 234-237.
V. Plotard-Cieslik « Tôle et laque, un mariage réussi », in A. Foray-Carlier et M. Kopplin (dir.), Les secrets de la laque française, Le vernis Martin, Paris, Arts décoratifs, 13 février - 8 juin 2014, Paris, 2014 pp. 267-291.
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A LOUIS XVI ORMOLU-MOUNTED POLYCHROME TOLE, LEMONWOOD, EBONY AND TULIPWOOD DESK STAMPED BY CLAUD CHARLES SAUNIER, LAST QUARTER 18TH CENTURY

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

La technique de la tôle laquée naît au XVIIe siècle, dans un contexte d’engouement pour les laques orientaux et est principalement appliquée à de petits objets, comme le seaux à bouteille. Sous Louis XV, la tôle laquée ne se contente plus d’imiter les décors orientaux, mais s’adapte au goût européen pour les couleurs vives, du bleu céleste, au rose, parme ou ivoire, à l’imitation des fonds des porcelaines. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la tôle peinte connaît un regain d’intérêt à la faveur de l’anglomanie. Or cette technique fait justement l’objet d’un important développement en Angleterre à partir des années 1730, alors qu’une manufacture s’établit à Pontypool. Pour concurrencer cette production et profiter de ce succès, deux manufactures françaises sont créées dans les années 1770, la Petite Pologne, fondée en 1768 par Jacques Moser, ‘garçon ferblantier’, et Jean-Baptiste Clément, peintre vernisseur. La seconde, la Manufacture royale de vernis sur tôle est créée en 1771 par Madame Gosse, veuve d’un peintre vernisseur, et son gendre, Samousseau, également peintre vernisseur. Le succès de ces manufactures est cependant éphémère et elles font toutes deux rapidement faillite. Cela n’entraîne pas toutefois un abandon complet de cette technique puisque les anciens ouvriers de ces manufactures sont employés par Etienne Framery, marchand-bijoutier, établi rue Saint-Honoré.

Dans le domaine de la tôle laquée, la production de mobilier constitue une catégorie à part. Il existe peu d’archives concernant la réalisation de tels meubles, si ce n’est la mention, dans l’inventaire de la veuve Gosse de « deux armoires vernies et japonnées (150 livres) » et de « une encoignure idem (60 livres) ». Pourtant, il nous reste quelques rares exemplaires, dont la création doit être attribuée aux marchands-merciers, qui avaient déjà eu la brillante idée d’orner les meubles européens de laques, ou plus tard de porcelaine. La tôle peinte est appréciée comme alternative aux panneaux de laques, très onéreux et au vernis Martin, soumis dans le temps aux variations du bois, mais aussi pour son aspect décoratif propre. Le développement de ce procédé témoigne, en tout cas, de la verve expérimentale des marchands-merciers, toujours en quête du prochain procédé à la mode. Parmi les œuvres qui nous sont parvenues, les plus fameuses constituent un petit groupe de commodes à deux vantaux d’époque Transition, par Pierre Macret, à décor sinisant dans des médaillons à fonds rouges, livrées pour la dauphine Marie-Antoinette à Compiègne, l’une vendue par Christie’s (Paris, 22 octobre 2022, lot 13), l’autre conservée au château de Versailles (inv. V4132). Cette commande prestigieuse permet de nuancer quelque peu l’idée selon laquelle la tôle peinte ne serait qu’un ersatz des laques orientaux et montre qu’elle peut aussi être synonyme de luxe, lorsqu’elle est associée au travail d’un ébéniste talentueux.

D’autres ébénistes, comme Lutz, Carlin, Dester, Desforges et Cosson, travaillant pour des marchands-merciers, ornèrent aussi certains de leurs meubles de plaques de tôle. C'est cependant Saunier qui porta à son apogée cette production. Claude-Charles Saunier (1735-1807), reçu maître-ébéniste en 1752, est issu d’une famille d’ébénistes installés rue du Faubourg Saint-Antoine dont il reprend l’atelier qu’il dirige jusqu’en 1799. Il réalise un certain nombre de meubles luxueux, marqués par le néoclassicisme, présentant un goût affirmé pour les contrastes : il combine bois de rose et ébène, citronnier et amarante. Il aime aussi associer au bois d’autres matériaux comme la porcelaine, la laque de Chine, plus rarement du Japon, et bien sûr, la tôle laquée.
Plusieurs meubles estampillés par Saunier, à décor de tôle peinte sont répertoriés, comme le bureau plat conservé au Detroit Institute of Arts (inv. 71.197) ; une commode de l'ancienne collection des Ducs de Wellington (vente Sotheby's Londres, 11 juillet 1980, lot 186) ; une commode à l’anglaise de la collection Biron (A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 368, fig. 441).
On remarque dans la production de Saunier plusieurs secrétaires à cylindre, présentant tous une architecture identique à celle de notre secrétaire, composée d'un d'un gradin de trois tiroirs, le cylindre orné d’un médaillon central et de panneaux latéraux, ainsi que le même décor de cannelures simulées sur les pieds :
- Celui de la collection Luigi Laura, vente Sotheby's Paris, 27 juin 2001, lot 83
- Celui de la collection du comte de Rosebery à Dalmeny, illustré dans Le meuble Louis XVI par F.J.B. Watson, fig. 67, p 112.
- Celui de la collection des ducs de Mortemart au Château du Réveillon, vente Sotheby’s, Paris, 11 février 2015, lot 104.

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The technique of lacquered sheet metal originated in the 17th century, against a backdrop of enthusiasm for oriental lacquers, and was applied to small objects, such as bottle buckets. Under Louis XV, lacquered sheet metal no longer simply imitated oriental decorations, but adapted to the European taste for bright colours, from celestial blue to pink, parma or ivory, in imitation of porcelain backgrounds. In the second half of the 18th century, interest in painted sheet metal was revived by Anglomania. From the 1730s onwards, this technique was the subject of major development in England, when a factory was set up in Pontypool. To compete with this production and take advantage of this success, two French factories were set up in the 1770s, Petite Pologne, founded in 1768 by Jacques Moser, a tinsmith, and Jean-Baptiste Clément, a painter and varnisher. The second, the Manufacture Royale de Vernis sur Tôle, was founded in 1771 by Madame Gosse, the widow of a varnish painter, and her son-in-law, Samousseau, also a varnish painter. The success of these factories was short-lived, however, and both soon went bankrupt. However, this did not mean that the technique was completely abandoned, as the former workers from these factories were employed by Etienne Framery, a jewellery merchant based in the rue Saint-Honoré.

In the field of lacquered sheet metal, the production of furniture is a particular category. There are few records of the production of such furniture, apart from the mention in the inventory of the widow Gosse of ‘deux armoires vernies et japonnées (150 livres)’ et de ‘une encoignure idem (60 livres)’. However, we still have a few rare examples, the creation of which must be attributed to the marchands-merciers, who had already had the brilliant idea of decorating European furniture with lacquer, or later with porcelain. Painted sheet metal was appreciated as an alternative to expensive lacquer panels and to vernis Martin, which was subject to the same variations as wood over time, but also for its own decorative qualities. In any case, the development of this process bears witness to the experimental verve of the marchands-merciers, who were always on the lookout for the next fashionable process. Among the surviving works, the most famous are a small group of Transition commodes by Pierre Macret, with sinicizing decoration in medallions with red backgrounds, delivered for the Dauphine Marie-Antoinette at Compiègne, one sold by Christie's (Paris, 22 October 2022, lot 13), the other kept at the Château de Versailles (inv. V4132). This prestigious commission goes some way towards dispelling the idea that painted sheet metal would merely be an ersatz of oriental lacquer and shows that it can also be synonymous with luxury, when combined with the work of a talented cabinetmaker.

Other cabinetmakers, such as Lutz, Carlin, Dester, Desforges and Cosson, working for marchands-merciers, also decorated some of their furniture with sheet metal plates. However, it was Saunier who brought this production to its peak. Claude-Charles Saunier (1735-1807), who became maître ébéniste in 1752, came from a family of cabinetmakers based on rue du Faubourg Saint-Antoine, whose workshop he took over and ran until 1799. He created several luxurious pieces of furniture, marked by neoclassicism and a strong taste for contrasts: he combined tulipwood, ebony, lemonwood, and amaranth. He also liked to combine wood with other materials such as porcelain, lacquer from China (more rarely from Japan) and, of course, lacquered sheet metal.

Several pieces of furniture stamped by Saunier and decorated with painted sheet metal are on record, such as the flat desk in the Detroit Institute of Arts (inv. 71.197) ; a commode from the former collection of the Dukes of Wellington (Sotheby's London sale, 11 July 1980, lot 186) ; and a commode à l’anglaise from the Biron collection (A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 368, fig. 441). Saunier produced several cylinder secretaries, all with the same architecture as our secretary, consisting of a tier of three drawers, the cylinder decorated with a central medallion and side panels, and the same decoration of simulated fluting on the legs:
- From the Luigi Laura collection, Sotheby's Paris sale, 27 June 2001, lot 83.
- From the collection of the Earl of Rosebery at Dalmeny, illustrated in Le meuble Louis XVI by F.J.B. Watson, fig. 67, p 112.
- From the collection of the Dukes of Mortemart at Château du Réveillon, Sotheby's sale, Paris, 11 February 2015, lot 104.

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