PAIRE DE CONSOLES, D'ÉPOQUE TRANSITION
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LES CONSOLES STROGANOFF
PAIRE DE CONSOLES D'ÉPOQUE TRANSITION

ESTAMPILLE DE RENÉ DUBOIS, VERS 1765

细节
PAIRE DE CONSOLES D'ÉPOQUE TRANSITION
ESTAMPILLE DE RENÉ DUBOIS, VERS 1765
En ébène, poirier noirci, ornementation de bronze ciselé et doré et laiton, le dessus de marbre blanc veiné gris à ressaut, la ceinture ouvrant par un tiroir ceinte d'une frise de godrons et flanquée d'enroulements appliqués de feuilles d'acanthe, les montants surmontés de fleurons, sur des pieds fuselés, cannelés et rudentés terminés en toupie et réunis par une entretoise concave, l'une estampillée 'I. DUBOIS' et 'JME' sous la traverse gauche et 'I.PAFRAT' sous la traverse frontale et l'autre estampillée deux fois 'I.DUBOIS' sous le marbre et sur la traverse arrière, 'JME', deux fois 'I. PAFRAT' et inscrite 'B 407' au crayon noir sous le marbre
H. 88 cm. (34 ½ in.) ; L. 148 cm. (58 in.) ; P. 48,5 cm. (19 in.)
René Dubois, ébéniste reçu maître en 1755.
Jean-Jacques Pafrat, ébéniste reçu maître en 1785.
来源
Probablement la paire listée dans l’inventaire de René Dubois en 1772 ;
Collection du comte Alexandre Sergueïévitch Stroganoff (1733-1811), Palais Stroganoff, Saint-Pétersbourg ;
Puis par descendance ; Vente Galerie Rudolph Lepke à Berlin, 12 mai 1931, lots 218 et 219 ;
Collection de Mme Pierre Schlumberger, Hôtel de Luzy, Paris ; sa vente, Sotheby's Monaco, 26 février 1992, lot 50 ;
Galerie Aveline, Paris ;
Importante collection privée française.
出版
Archives Nationales, Minutier central, CXXII, 779 : Inventaire de l'atelier de Dubois en 1772.
C. Frégnac et W. Andrews, The Great Houses of Paris, New York, 1979, p. 94-95.
A. Pradère, Les ébénistes Francais de Louis XIV à la Revolution, 1989, p. 301, fig. 336.
O. Neverov, Great Private Collections of Imperial Russia, Londres, 2004, pp. 27-39.
更多详情
A PAIR OF LATE LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED EBONY AND EBONISED CONSOLES-TABLES STAMPED BY RENE DUBOIS, CIRCA 1765

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

Ces spectaculaires tables en ébène, inspirées tant par la grandeur d’André-Charles Boulle que par l'intransigeance du style à la grecque des années 1760, ont fait partie d'une succession de collections célèbres aux XIXe et XXe siècles. La seule autre paire de tables de ce modèle avant-gardiste provient de la collection des ducs de Newcastle et vendue récemment lors de la vente de la collection de Ann et Gordon Getty, chez Christie’s à New York, le 20 octobre 2022, lot 29.

Le néoclassicisme de René Dubois
René Dubois (1737-1799) est le fils de Jacques Dubois (1693-1763), sans doute l'un des ébénistes les plus accomplis de l'époque Louis XV. Après la mort de son père en 1763, René prend en charge l'atelier sous la direction de sa mère avec la particularité de continuer à utiliser le poinçon de son père. L'inventaire dressé à la mort de Jacques Dubois mentionne une table de bois d'amarante à la grecque, ce qui prouve que l'atelier Dubois produisait en 1763 des meubles à la dernière mode antique et suggère que René avait introduit une manière plus moderne dans l'atelier du vivant de son père. En 1772, la mère de René lui confie la direction complète de l'atelier et lui vend le stock pour 25.002 livres, une somme importante qui témoigne de l'importance de l'atelier qui compte notamment le prince de Soubise parmi ses clients.
Aujourd'hui, Dubois fils est surtout connu pour ses créations néoclassiques élégantes et mûries, produites après la reprise complète de l'atelier de son père au début des années 1770, tels que ses commodes et ses secrétaires décorés de vert et de grisaille ainsi que ses bureaux sobres incrustés de grecques. Cependant, il est important de noter que Dubois a été l'un des précurseurs du goût grec. Ses premiers travaux, réalisés au début de sa maîtrise, peuvent être caractérisés par le nouveau style néoclassique combiné à la grandeur baroque du travail de Boulle, particulièrement visible dans le goût pour les contrastes dramatiques noir et or.
Il existe un certain nombre de similitudes entre notre paire de consoles et la célèbre suite de meubles du début de l’époque néoclassique : celle réalisée pour Ange-Laurent de Lalive de Jully, dont la création est attribuée à Joseph Baumhauer. Ces similitudes entre les deux commandes suggèrent la familiarité de René Dubois avec les pièces de Lalive de Jully. Outre le parallèle le plus évident dans la palette de couleurs, les similitudes incluent le type et l'utilisation du bronze doré appliqué et le dessin des pieds. Le mobilier du financier est équipé de robustes montures de bronze doré ornées de motifs audacieux comparables à ceux que l'on trouve sur les consoles Stroganoff : alors que le bureau et le cartonnier sont ornés en ceinture d’une lourde frise de postes, la ceinture des tables consoles est décorée de feuilles de chêne nouées en ruban d'une manière similaire. Par ailleurs, l'influence d’André-Charles Boulle sur René Dubois est évidente dans les consoles Stroganoff et les consoles Getty, mais aussi dans un bureau plat en acajou avec des pieds similaires vendu chez Christie's, Londres, 7 juillet 2016, lot 325, et une paire d'encoignures en ébène incrustées de laiton avec des montures en bronze doré à feuilles de chêne enrubannées vendues chez Sotheby's, New York, 13-15 octobre 1983, lot 449. Outre les pieds et la forme de l'entretoise, les volutes surdimensionnées en acanthe moulée en bronze doré sont d'autres indications de l'appréciation de Dubois pour l'esthétique de Boulle. De conception clairement néoclassique, la taille et l'emplacement de ces montures ne sont pas sans rappeler la majesté architecturale du baroque français. L'habileté avec laquelle elles ont été coulées puis fixées sur les tables témoigne de l'excellence et de l'inventivité de Dubois, tant dans l’aspect créatif que dans l’aspect technique. Ces tables sont donc en quelque sorte des versions actualisées des consoles de Boulle.

L’intervention d’un second ébéniste à la veille de la Révolution française
Nous ne connaissons que deux paires de ce modèle de console, réalisées vers 1765. Les quatre sont estampillées de René Dubois, deux seulement portent la marque de Jean-Jacques Pafrat. Cette seconde estampille interroge. A cela s’ajoute le fait que seule une paire de tables est listée dans l’inventaire de l’atelier de Dubois réalisé en 1772. Décrites dans la prisée comme 'deux tables en console richement garnies en ébène non dorées estimées ensemble 1 200 livres', la mention ‘non dorées’ signifierait que les consoles ne sont, à l’époque, pas terminées. Cet élément est suffisamment singulier pour qu’il ait été noté dans l’inventaire. Ainsi, sur les quatre, très certainement réalisées pour une seule et même commande, seules deux auraient été finalement livrées au commanditaire au milieu des années 1760, les deux autres stockées inachevées dans l’atelier. Jean-Jacques Pafrat est reçu maître à Paris en septembre 1785. Cet ébéniste est connu pour avoir achevé les meubles de Martin Carlin mort en mars 1785, ces derniers portant dans ce cas les marques des deux ébénistes. Stockées durant environ vingt ans dans l’atelier de Dubois, les consoles font sûrement l'objet d'une intervention par Pafrat, la livraison des deux consoles n’ayant pu se faire sans une intervention d’un ébéniste et d’un doreur. Cette restauration a eu lieu entre la fin de l’année 1785 et 1793, date à laquelle les consoles sont représentées dans la galerie du palais russe. Aussi, l’hypothèse souvent avancée selon laquelle les consoles auraient été acquises par Alexandre Stroganoff lors de son séjour à Paris entre 1771 et 1779 ne tient pas, car elle ne coïncide pas avec la restauration de Pafrat. Frappées d’une estampille matérialisant une intervention du second ébéniste, ces deux consoles sont très probablement celles qui sont listées inachevées dans l’atelier de Dubois en 1772. Le seul mystère qu’il reste encore à élucider est de savoir par quel intermédiaire Alexandre Stroganoff achète ces consoles, lui qui ne revient pas à Paris après son départ en 1779. A moins que son fils Pavel, présent à Paris entre 1789 et 1791, ne rapportent les consoles dans ses bagages à Saint-Pétersbourg.

La collection du comte Alexandre Stroganoff à Saint-Pétersbourg
Considéré comme le premier membre de la famille à s’intéresser aux arts, le baron Sergueï Stroganoff (1707-1756) fait appel à l’architecte de l’impératrice Elisabeth Ière (1709-1761) Francesco Rastrelli pour l’édification de son palais sur la perspective Nevski à Saint-Pétersbourg. Son fils unique Alexandre Sergueïevitch Stroganoff (1733-1811) quitte la Russie en 1752 pour étudier et former son œil et son goût à travers l’Europe. Il visita Berlin, Sans Souci puis Genève ainsi que Venise, Florence et Rome où il procéda à ses premiers achats avant de s’installer à Paris. A la mort de son père en 1756, il rentre à Saint-Pétersbourg où il épouse sa première épouse la comtesse Anna Mikhailovna Vorontsova (1743-1769), fille du vice-chancelier lui-même grand collectionneur. Peu après la mort précoce de celle-ci, il épouse la princesse Ekaterina Petrovna Trubetskaya (1744-1815) en 1769. De cette union naîtront Pavel et Sofia, à Paris, où le couple s’installe. Passionné d’art, Alexandre commande des toiles et sculptures aux artistes contemporains tels que Jean-Baptiste Greuze, Hubert Robert, Elisabeth Vigée-Lebrun, Houdon. Il enrichit également sa collection en achetant aux enchères les œuvres des maîtres anciens constituant ainsi une collection incomparable. A leur retour en Russie, son épouse entame une liaison avec le favori de la Grande Catherine, Ivan Rimski-Korsakov, qu’elle suivra lors de son bannissement de la cour. Suivant les traces de son père, son fils Pavel quitte la Russie pour un tour d’Europe entre 1786 et 1790. C’est à ce moment que le comte Alexandre fait appel à l’architecte Andreï Voronikhine pour créer un cabinet de minéralogie et une grande galerie dans laquelle il expose une partie de sa collection de tableaux ainsi que notre paire de consoles, le long des cimaises, telles que nous les montre l’aquarelle de l’architecte datée de 1793.

Réunie en une quarantaine d’années, la collection d’Alexandre était connue et rivalisait avec les plus grandes collections d’Europe. Catherine II compara d’ailleurs la collection de son fidèle ami avec la sienne en ces mots : « sa collection est meilleure que la mienne, car il choisit ses objets d’art lui-même alors que je dois faire confiance d’autres pour qu’ils achètent à ma place ». Lors de la disparition d’Alexandre en 1811, cette fameuse collection est transmise en ligne directe jusqu’à la Révolution de 1917. Le palais est alors transformé en musée de la ville de Petrograd, la collection des Stroganoff est dispersée entre l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, le musée Russe de Leningrad ou encore le musée Pushkin à Moscou. Le gouvernement soviétique, cherchant des liquidités pour le financement de l’industrie, décida de se séparer de collections de peintures et d’arts décoratifs qui quittèrent l’URSS pour être vendues dans l’Entre-deux-guerres. C’est ainsi que partie de la collection Stroganoff fut vendue en mai 1931 à la galerie Rudolph Lepke à Berlin.

Notre paire de consoles fut vendue sous les numéros 218 et 219. L’entretoise est alors ornée d’un vase en marbre blanc et bronze doré qui a aujourd’hui disparu. Si l’on regarde attentivement l’aquarelle de 1793, ce vase n’apparaît pas, laissant imaginer que ces vases ont été ajoutés au cours du XIXe siècle et retirés après 1931. Comme cette paire de consoles, quelques autres pièces majeures de la collection du comte Alexandre Stroganoff et provenant de cette célèbre vente sont passées sur le marché dans les deux dernières décennies : une paire de vases cloches de Dulac présentée dans la collection Luigi Anton Laura (Sotheby’s Paris, 27 juin 2001, lot 76), un guéridon en bronze et plateau en spécimens de marbres de l’Oural d’après un dessin d’Andreï Voronikhine (Sotheby’s Paris, 14 avril 2010, lot 240), le bureau à cylindre de Saunier surmonté d’une pendule aux Parques de la collection de la comtesse de Ribes (Sotheby’s, 11 décembre 2019, lot 7) ou encore le vase couvert en granite et bronze doré de la collection Hubert Guerrand-Hermès (Sotheby’s, 13 décembre 2023, lot 28).

La collection de Pierre et Sao Schlumberger à Paris
Nous perdons la trace des consoles Stroganoff après la vente de Berlin pour les retrouver quelques décennies plus tard dans la collection de Pierre et Sao Schlumberger à Paris. Pierre, né à Paris en 1914, est le fils de Marcel, l’un des frères Schlumberger qui fondent une société de prospection électrique appliquée à l’industrie minière et pétrolière. Pierre suit le transfert de la société aux Etats-Unis en 1940 et s’installe outre-Atlantique en 1946 pour travailler dans l’affaire familiale. Dans un premier temps grand amateur d’art moderne, il étend ensuite sa collection en direction de l’art contemporain américain (Warhol, Rothko, Rauschenberg notamment) avec sa seconde épouse Sao qu’il épouse en 1961, quatre années avant de revenir vivre à Paris. En 1970, ils choisissent comme écrin pour leur collection l’hôtel de Luzy, aux lignes néoclassiques, dessiné par l’architecte Jean-François Chalgrin. Décoré par l’architecte d’intérieur Valérian Rybar, réputé pour son opulence extravagante, c’est certainement à cette époque que les consoles rejoignent la collection de Pierre et Maria Sao Schlumberger. Lors de la vente de 1992, elles sont présentées sans les vases fixés sur à l’entretoise, visibles et 1931.

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These spectacular ebony tables, inspired as much by the grandeur of André-Charles Boulle as by the severe style à la grecque of the 1760s, were part of a succession of famous collections in the 19th and 20th centuries. The only other pair of tables of this avant-garde design comes from the collection of the Dukes of Newcastle and was recently sold at the sale of the Ann and Gordon Getty collection at Christie's in New York on 20 October 2022, lot 29.

The neoclassicism of René Dubois
René Dubois (1737-1799) was the son of Jacques Dubois (1693-1763), undoubtedly one of the most accomplished cabinetmakers of the Louis XV period. After his father's death in 1763, René took over the workshop under his mother's direction but continued to use his father's stamp. The inventory drawn up on the death of Jacques Dubois mentions an à la grecque amaranth wood table, which proves that in 1763 the Dubois workshop was producing furniture in the latest antique style and suggests that René had introduced a more modern style to the workshop during his father's lifetime. In 1772, René's mother entrusted him with the complete management of the workshop and sold him the stock for 25,002 livres, a substantial sum that testified to the importance of the workshop, whose clients included the Prince of Soubise.
Today, Dubois fils is best known for his elegant and mature neoclassical designs, produced after his complete takeover of his father's workshop in the early 1770s, such as his commodes and secretaries decorated in green and grisaille, and his sober desks inlaid with motifs à la grecque. However, it is important to note that Dubois was an early proponent à la grecque taste. His early work, produced during the first decade of his mastery, can be characterised by the new neoclassical style combined with the baroque grandeur of Boulle's work, particularly visible in the taste for dramatic black and gold contrasts.
There are a number of similarities between our pair of consoles and the famous suite of furniture from the early neoclassical period: the one made for Ange-Laurent de Lalive de Jully, attributed to Joseph Baumhauer. These similarities between the two commissions suggest Dubois's familiarity with Lalive de Jully's pieces. Apart from the most obvious parallel in the colour palette, similarities include the type and use of applied gilt bronze and the design of the legs. The financier's furniture is fitted with robust ormolu mounts decorated with bold motifs comparable to those found on the Stroganoff consoles: while the bureau and the cartonnier are adorned on the belt with a heavy frieze of posts, the belt of the console tables is decorated with oak leaves tied into a ribbon in a similar manner.
Furthermore, the influence of André-Charles Boulle on René Dubois is evident not only in the Stroganoff and Getty consoles, but also in a mahogany bureau plat with similar legs sold at Christie's, London, 7 July 2016, lot 325, and a pair of brass-inlaid ebony corner pieces with ormolu mounts with entwined oak leaves sold at Sotheby's, New York, 13-15 October 1983, lot 449. In addition to the legs and the shape of the brace, the oversized acanthus scrolls cast in ormolu are further indications of Dubois's appreciation of Boulle's aesthetic. Clearly neoclassical in design, the size and position of these mounts are reminiscent of the architectural majesty of the French Baroque. The skill with which they were cast and then fixed to the tables testifies to Dubois's excellence and inventiveness, in both creative and technical terms. In a way, these tables are updated versions of Boulle's consoles.

A second cabinetmaker intervention on the eve of the French Revolution
We know of only two pairs of this console model, made around 1765. Although four are stamped by René Dubois, only two bear the mark of Jean-Jacques Pafrat. This second stamp raises questions. Added to this is the fact that only one pair of tables is listed in the inventory of Dubois's workshop drawn up in 1772. Described in the auction as ‘two console tables richly garnished in ebony and not gilded, estimated together at 1,200 livres’, the mention ‘not gilded’ would mean that the consoles were not finished at the time. This element is sufficiently singular for it to have been noted in the inventory. Thus, of the four that were almost certainly made for a single commission, only two were finally delivered to the commissioner in the mid-1760s, while the other two were stored unfinished in the workshop. Jean-Jacques Pafrat became maître-ébéniste in Paris in September 1785. This cabinetmaker is known to have completed the furniture of Martin Carlin, who died in March 1785, which in this case bears the marks of both cabinetmakers. As these consoles were being stored for around twenty years in Dubois's workshop, Pafrat certainly worked on them, as the two consoles could not have been delivered without the intervention of a cabinetmaker and a gilder. This restoration took place between the end of 1785 and 1793, the date on which the consoles are shown in the gallery of the Russian palace. Consequently, the hypothesis often put forward that the consoles were acquired by Alexandre Stroganoff during his stay in Paris between 1771 and 1779 does not hold up, as it does not coincide with the restoration by Pafrat. Stamped with the intervention of the second cabinetmaker, these two consoles are very probably the ones listed as unfinished in Dubois's workshop in 1772. The only mystery still to be solved is how Alexandre Stroganoff bought these consoles, as he did not return to Paris after leaving in 1779. Unless his son Pavel, who was in Paris between 1789 and 1791, brought the consoles back to Saint-Petersburg in his luggage.

The count Alexander Stroganoff's collection in Saint-Petersburg
Considered to be the first member of the family to take an interest in the arts, Baron Sergei Stroganoff (1707-1756) commissioned Francesco Rastrelli, the architect of Empress Elizabeth I (1709-1761), to build his palace on Nevsky Prospect in Saint-Petersburg. His only son Alexander Sergeyevich Stroganoff (1733-1811) left Russia in 1752 to study and train his eye and taste throughout Europe. He visited Berlin, Sans Souci and Geneva, as well as Venice, Florence and Rome, where he made his first purchases before settling in Paris. On the death of his father in 1756, he returned to Saint-Petersburg where he married his first wife, Countess Anna Mikhailovna Vorontsova (1743-1769), daughter of the vice-chancellor, himself a great collector. Shortly after her early death, he married Princess Ekaterina Petrovna Trubetskaya (1744-1815) in 1769. This union gave birth to Pavel and Sofia, in Paris, where the couple settled. An art enthusiast, Alexandre commissioned paintings and sculptures from contemporary artists such as Jean-Baptiste Greuze, Hubert Robert, Elisabeth Vigée-Lebrun and Houdon. He also enriched his collection by buying works by the old masters at auction, building up an incomparable collection. On their return to Russia, his wife began an affair with Ivan Rimski-Korsakov, a favourite of Catherine the Great, whom she followed when he was banished from the court.
Following in his father's footsteps, his son Pavel left Russia for a tour of Europe between 1786 and 1790. It was at this time that Count Alexander commissioned the architect Andrei Voronikhine to create a mineralogy cabinet and a large gallery in which to display part of his collection of paintings, as well as our pair of consoles along the picture rails, as shown in the architect's watercolour dated 1793.
Catherine II compared her faithful friend's collection with her own, saying: ‘His collection is better than mine, because he chooses his works of art himself, whereas I have to trust others to buy for me’. When Alexander died in 1811, this famous collection was passed down in a direct line until the Revolution of 1917. The Palace was then transformed into a museum for the city of Petrograd, and the Stroganoff collections were dispersed between the Hermitage in Saint-Petersburg, the Russian Museum in Leningrad and the Pushkin Museum in Moscow. The Soviet government, looking for cash to finance industry, decided to part with collections of paintings and decorative arts, which left the USSR to be sold between the wars. Part of the Stroganoff collection was sold in May 1931 to the Rudolph Lepke gallery in Berlin.
Our pair of consoles was sold under numbers 218 and 219. A white marble and gilded bronze vase attached to the brace has now disappeared. If we look closely at the watercolour of 1793, this vase does not appear, suggesting that these vases were added during the 19th century and removed after 1931. Like this pair of consoles, a number of other major pieces from Count Alexandre Stroganoff's collection and from this famous sale have come onto the market in the last two decades: a pair of vases cloches by Dulac presented in the Luigi Anton Laura collection (Sotheby's Paris, 27 June 2001, lot 76), a bronze pedestal table and top in specimen Ural marble based on a design by Andrei Voronikhine (Sotheby's Paris, 14 April 2010, lot 240), the Saunier cylinder desk topped by a Parques clock from the Countess de Ribes collection (Sotheby's, 11 December 2019, lot 7) and the granite and gilt bronze covered vase from the Hubert Guerrand-Hermès collection (Sotheby's, 13 December 2023, lot 28).

Pierre and Sao Schlumberger Collection at Hôtel de Luzy in Paris
We lost track of the Stroganoff consoles after the Berlin sale, only to find them a few decades later in the collection of Pierre and Sao Schlumberger in Paris. Pierre was descended from an important family of 19th-century French industrialists. Born in Paris in 1914, he was the son of Marcel, one of the Schlumberger brothers who founded a company specialising in electrical prospecting for the mining and oil industries, which was transferred to the United States in 1940. Pierre followed and moved across the Atlantic in 1946 to work in the family business. Initially a great lover of modern art, he later expanded his collection to include contemporary American art (Warhol, Rothko, Rauschenberg in particular) with his second wife Sao, whom he married in 1961, four years before returning to live in Paris. In 1970, they chose the neo-classical Hôtel de Luzy designed by architect Jean-François Chalgrin as the setting for their collection. Decorated by interior designer Valérian Rybar, renowned for his extravagant opulence, it was certainly at this time that the consoles joined the Pierre and Maria Sao Schlumberger collection. At the 1992 sale, they were presented without the vases attached to the brace, visible in 1931.

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