TAPISSERIE "LE RETOUR DE CHASSE" DE LA TENTURE DE "L'HISTOIRE DE L'EMPEREUR DE CHINE" D'ÉPOQUE LOUIS XIV
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UN GOÛT POUR L'ORIENT
TAPISSERIE "LE RETOUR DE CHASSE" DE LA TENTURE DE "L'HISTOIRE DE L'EMPEREUR DE CHINE" D'ÉPOQUE LOUIS XIV

MANUFACTURE ROYALE DE BEAUVAIS, D'APRÈS GUY-LOUIS VERNANSAL, JEAN-BAPTISTE MONNOYER ET JEAN-BAPTISTE BELIN DU FONTENAY, FIN DU XVIIe SIÈCLE

细节
TAPISSERIE "LE RETOUR DE CHASSE" DE LA TENTURE DE "L'HISTOIRE DE L'EMPEREUR DE CHINE" D'ÉPOQUE LOUIS XIV
MANUFACTURE ROYALE DE BEAUVAIS, D'APRÈS GUY-LOUIS VERNANSAL, JEAN-BAPTISTE MONNOYER ET JEAN-BAPTISTE BELIN DU FONTENAY, FIN DU XVIIe SIÈCLE
En laine et soie, représentant l’empereur de Chine revenant de chasse, sous un opulent dais de velours de soie et brocards devant un riche canapé de velours rouge, dans un paysage où figurent des personnages ainsi que plusieurs animaux exotiques tels que des perroquets et un chameau, sur un large tapis oriental où se trouve la récolte de la chasse, dans une bordure à motif de feuilles d'acanthe, doublée
3,6 x 4,5 m (11,8 x 14,7 ft.)
来源
Collection privée européenne.
出版
Bibliographie comparative:
J. Boccara, S. Reyre et M. Hayot, Ames de laine et de soie, Saint-Just-en-Chaussée, 1988, p. 311, ill. 314.
J. Coural et C. Gastinel-Coural, Beauvais, Manufacture nationale de Tapisserie, Mobilier National, Paris, 1992, p. 22 et 23.
C. Bremer-David, French Tapestries & Textiles in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1997, pp. 80-97.
Cat. Expo., Chefs-d’œuvre de la tapisserie. La collection du Petit Palais, Paris, 2013, pp. 52-53.
更多详情
A WOOL AND SILK LOUIS XIV 'LE RETOUR DE CHASSE' TAPESTRY, FROM THE SET 'L'HISTOIRE DE L'EMPEREUR DE CHINE', BEAUVAIS ROYAL MANUFACTURE, AFTER GUY-LOUIS VERNANSAL, JEAN-BAPTISTE MONNOYER AND JEAN-BAPTISTE BELIN DU FONTENAY, LATE 17TH CENTURY

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

La Manufacture royale de Beauvais

La manufacture de tapisserie de Beauvais a été créée en 1664 par Jean Baptiste Colbert (1619-1683), ministre des finances du roi Louis XIV, dans le but de promouvoir l'industrie française face à l'industrie florissante du tissage de tapisseries aux Pays-Bas. Bien que subventionnée par le gouvernement français et patronnée par le roi, la manufacture était une entreprise privée qui luttait pour se démarquer (voir Edith Standen, « The Tapestry Weaver and the King : Philippe Behagle and Louis XIV », Metropolitan Museum Journal, vol. 33, 1998, pp. 183-204). Suite à la mort de Colbert puis à la retraite de son premier directeur en 1683, c’est Philippe Behagle (1641-1705) qui sera nommé directeur de la manufacture de tapisseries en 1684. Behagle, un tisserand d'origine flamande, a eu un mandat prolifique à Beauvais, avec une production estimée à 1 300 pièces entre 1684 et 1690 (ibid. Standen, p. 183). Cependant de nombreuses pièces furent vendues à perte en raison de la désorganisation et des problèmes de chaîne d'approvisionnement qui affectaient la manufacture. Malgré ces difficultés, sous la direction de Behagle, Beauvais crée une variété d'œuvres fantaisistes populaires s'inspirant de mythes, d'événements historiques, d'histoires populaires et d'exotisme.

L'histoire de l'empereur de Chine

Le présent lot fait partie de la série très élaborée de l'Histoire de l'Empereur de la Chine, illustrant la vie de l'empereur chinois, que l'on pense être Shunzhi (régnant de 1643 à 1661) ou Kangxi (régnant de 1661 à 1722). Certaines figures de la tapisserie intitulée L’Audience de l’Empereur dont notamment celle de l'empereur, semble avoir été adaptée de la page de titre de Legatio Batavica de Johan Nieuhof, publié en 1668 ; un récit du voyageur hollandais sur son séjour en Extrême-Orient qui a été extrêmement populaire et a contribué propager l'engouement pour les chinoiseries en Europe. La série de Beauvais comprenait traditionnellement L'Audience de l'empereur, L'Embarquement de l'empereur, L'Embarquement de l'impératrice, La Recolte des ananas, Les Astronomes, Le Retour de la chasse, Le Thé de l'emperatrice, La Collation, Le voyage de l’empereur et La Recolte du Thé, encore non identifiée (voir Edith Standen, « The Story of the Emperor of China : A Beauvais Tapestry Series », Metropolitan Museum Journal, vol. 11, 1976, pp. 103-117).

Dans un mémorandum sur les tapisseries réalisées pendant son mandat, Behagle mentionne cette série : Chinoise faict par quatre illustre peintre. Noël-Antoine Mérou (directeur 1722-1734) précise dans un document de 1731 : Une Tenture du dessin des chinois, par les sieurs Batiste, Fontenay et Vernensal, en six pièces. Les peintres mentionnés sont Guy Vernansal (1648-1729), le peintre de fleurs Jean-Baptiste Belin de Fontenay (1653-1715) et Baptiste (le nom utilisé par les contemporains pour le peintre de fleurs Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699)) ainsi qu'un quatrième peintre non identifié (ibid. Standen, p. 114). La signature de Vernansal sur différents modèles implique qu'il était le principal concepteur de la série, alors que la datation exacte du premier ensemble tissé est difficile à établir avec certitude. Il est probable qu'elle soit postérieure à la prise de fonction de Behagle en 1684, mais antérieure au départ de Monnoyer pour l'Angleterre en 1690. Un autre mémorandum non daté de Behagle indique que le premier ensemble, tissé avec du fil d'or (rarement utilisé par Beauvais) a été vendu par M. d'Isrode à Monseigneur le duc du Maine (Louis-Auguste de Bourbon, 1670-1736) pour 20.000 livres. M. d'Isrode, qui a ensuite fait fabriquer deux autres ensembles pour 14 000 et 10 000 livres, a probablement servi d'intermédiaire, et au moins un autre ensemble a été fabriqué pour le comte de Toulouse (Louis Alexandre de Bourbon, 1678-1737) pour 10 565 livres ; chacun de ces trois ensembles était probablement soit plus petit, soit dépourvu de fil d'or, soit les deux en raison de la diminution de leur prix (ibid. Standen, p. 114).

D'autres ensembles ont été créés au fil des ans et peuvent être identifiées grâce à leurs bordures particulièrement révélatrices et souvent créées spécifiquement pour le client incorporant des armoiries ou des attributs en rapport avec le commanditaire.
Le succès de la série est sans doute dû à cet intérêt croissant pour la Chine perçu dès la fin du XVIIe siècle, qui s'était déjà manifesté par l'importation en France d'énormes quantités de marchandises en provenance d'Extrême-Orient par la Compagnie des Indes Orientales. L'enthousiasme est d'autant plus flagrant que le Mercure Galant publie en 1684 une longue description des voyages du père Couplet en Chine. En effet, nous savons que le jeune duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, rencontra le jésuite Couplet (v. 1622-1693), ainsi que Michel Alphonse Shen Fu-Tsung, un converti chinois, (v. 1657-1691), dès leur retour de Chine et s’était vivement intéressé à leurs aventures. Un second événement qui suscita un intérêt supplémentaire sera la fastueuse réception de Louis XIV à Versailles pour les ambassadeurs du Siam le 1er septembre 1686, envoyés par le roi du Siam Phra Narai (1632-1688). Parmi les invités se trouvait à nouveau le duc du Maine, illustré dans une gravure de l'Almanach royal de 1687 dépeignant la remise des cadeaux à Louis XIV. Les ambassadeurs du Siam visiteront également les ateliers de la Manufacture de Beauvais en octobre 1686.

Aujourd'hui, d'autres exemples de la Tenture de l’Empereur de Chine se trouvent conservés au Louvre (Inv. OA 10446) ainsi qu’au Metropolitan Museum of Art (Inv. 48.71).Une tapisserie identique est aujourd’hui conservée au Musée du Petit Palais à Paris (inv. PPO3526).

Ces dernières années, d'autres exemples furent proposés à la vente notamment deux tapisseries représentant l’Audience de l’Empereur ont été vendus chez Sotheby's, Londres, 5 juillet 2023, lot 9 et chez Christie's, New York, 23 octobre 2003, lot 776. De même, Le voyage de l’Empereur de la même tenture fut vendue lors de la dispersion de la collection Akram Ojjeh chez Christie's, Monaco, 11-12 décembre 1999, lot 21, et la Récolte des ananas a été vendu par Christie's, New York, 21 juin 2012, lot 1150. Plusieurs tapisseries de cette tenture faisaient partie des collections de la famille Rothschild dont une partie fut vendue chez Christie’s à New York en 2023. Le retour de Chasse le 13 octobre sous le lot 449 et l’Audience du l’Empereur le 11 octobre sous le lot 33.

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The Royale Beauvais Manufactury

The tapestry manufactory at Beauvais was created by Sun King Louis XIV’s finance minister, Jean Baptiste Colbert (1619-1683) in 1664 in an effort to promote French industry in the face of a thriving tapestry weaving industry in the Low Countries. While subsidized by the French government and patronized by the King, the manufactory was a private company that struggled to stand out in the field (see Edith Standen, “The Tapestry Weaver and the King: Philippe Behagle and Louis XIV”, Metropolitan Museum Journal, vol. 33, 1998, pp. 183-204). After Colbert’s death and the retirement of its first director in 1683, Philippe Behagle (1641-1705) was appointed director of the tapestry manufactory in 1684. Behagle, a weaver of Flemish extraction had a prolific tenure at Beauvais, with production estimated at 1,300 pieces between 1684 and 1690 (ibid. Standen, p. 183). Though despite the high output, many pieces were sold at a loss due to the disorganization and supply chain issues plaguing the manufactory. Despite these challenges, under Behagle’s stewardship, Beauvais created a variety of popular fanciful works drawing from myth, historical events, popular stories, and exoticism.

The Story of l'Empereur de la Chine
The present lot forms part of the exotic and highly elaborate l'Histoire de l'Empereur de la Chine series, illustrating the life of the Chinese Emperor, believed to be either the Emperor Shunzhi (reigned 1643 to 1661) or the Emperor Kangxi (reigned 1661 to 1722). ). Some figures, especially of the emperor in the tapestry entitled L'Audience de l'Empereur (The Emperor's Audience), appear to have been adapted from the title page of Johan Nieuhof's Legatio Batavica, published in 1668; an account by the Dutch traveler of his time in the Far East which was incredibly popular and helped to jumpstart the chinoiserie craze in Europe. The Beauvais series traditionally included The Audience of the Emperor (L’Audience de l’empereur), The Emperor Sailing (L’Embarquement de l’empereur), The Empress Sailing (L’Embarquement de l’emperatrice), Gathering Pineapples (La Recolte des ananas), The Astronomers (Les Astronomes), The Return from the Hunt (Le Retour de la chase), The Empress' Tea (Le Thé de l’emperatrice), The Collation (La Collation), The Emperor on a Journey (L’Empereur en voyage) and The Gathering of Tea (La Recolte du Thé, as yet unidentified) (see Edith Standen, “The Story of the Emperor of China: A Beauvais Tapestry Series”, Metropolitan Museum Journal, vol. 11, 1976, pp. 103-117).

In a memorandum of tapestries made during his directorship Behagle mentions this series: 'Chinoise faict par quatre illustre peintre'. Noël-Antoine Mérou (director 1722-1734) further elaborates in a document of 1731 : 'Une Tenture du dessin des chinois, par les sieurs Batiste, Fontenay et Vernensal, en six pièces'. The painters referred to are Guy Vernansal (1648-1729), the flower-painter Jean-Baptiste Belin de Fontenay (1653-1715) and Baptiste (the name used by contemporaries for the flower-painter Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699)) as well as an unidentified fourth painter (ibid. Standen, p. 114). Vernansal's signature on various models implies that he was the main designer of the series while the exact dating of the first woven set is difficult to ascertain with certainty. It is probable that it was after Behagle took over the directorship in 1684 but before Monnoyer left for England in 1690. A further undated memorandum by Behagle states that the first set, woven with gold-thread (rarely used by Beauvais) was 'vendu par M. d'Isrodeà Monseigneur le duc du Maine (Louis-Auguste de Bourbon, 1670-1736) for 20,000 livres. M. d'Isrode, who later had two further sets made for 14,000 and 10,000 livres, presumably acted as an intermediary, and at least one of further set was made for the Comte de Toulouse (Louis Alexandre de Bourbon 1678-1737) for 10,565 livres; each of these three sets were likely either smaller, lacked the gold thread, or both due to their diminished pricing (ibid. Standen, p. 114). More sets were created over the years, and can be further explored by their telltale borders, often created specifically for the client and incorporating particular armorials or devices relevant to the commission.

The success of the series was undoubtedly due to the increased interest in China at the end of the 17th century, which was already manifested with the importation of enormous quantities of goods from the Far East to France by the Compagnie des Indes Orientales. The enthusiasm was further heightened when the Mercure Galant published a long description of the travels of father Couplet to China in 1684. The young duc du Maine, the legitimized son of Louis XIV and Madame de Montespan, met the Jesuit Couplet (c. 1622-1693) and his Chinese convert, Michael Alphonusus Shen Fu-Tsung (c. 1657-1691), when they first returned from China and was deeply interested in his adventures. A second event that may have elicited further interest was Louis XIV's glamorous reception at Versailles for the ambassadors of Siam on 1 September 1686 who had been sent by the King of Siam Phra Narai (1632-1688). Among the participants in the reception at Versailles was again the duc du Maine, illustrated in an etching in the Almanach Royal of 1687 recording the presenting of the gifts to Louis XIV. The ambassadors of Siam are even recorded visiting the site of the Beauvais tapestry workshop in October of 1686.

Today, other examples of the same scene from this lot are in the Louvre (Inv. OA 10446) and the Metropolitan Museum of Art (Inv. 48.71). An identical tapestry is now at the Petit Palais museum in Paris (Inv. PPO3526).

In recent years, other examples have been offered for sale, especially two tapestries representing l’Audience de l’Empereur sold at Sotheby's, London, 5 July 2023, lot 9 and at Christie's, New York, 23 October 2003, lot 776. Similarly, Le voyage de l'Empereur from the same hanging was sold at the Akram Ojjeh Collection auction at Christie's, Monaco, 11-12 December 1999, lot 21, and La récolte des ananas was sold at Christie's, New York, 21 June 2012, lot 1150. Several tapestries from this hanging were part of the Rothschild family collections, some of which were sold at Christie's in New York in 2023. Le retour de Chasse on 13 October under lot 449 and L'Audience du l'Empereur on 11 October under lot 33.

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