拍品专文
Artiste précoce disparue trop tôt, Francesca Woodman nous a livré une œuvre saisissante d’une extrême poésie. Son sujet de prédilection : son corps, camouflé, dissimulé, mutilé et mis en scène dans des logements abandonnés et insalubres. Loin d’un narcissisme outrancier, elle incorpore son corps dans ces décors emplis d’une mélancolie chaotique. Ici, on surprend l’artiste le nez dans une fleur de lys en pot au milieu d’une pièce en désordre. Elle porte des chaussettes d’écolière. Ce corps de femme de 18 ans, difficilement assumé, s’efface dans l’atmosphère étrange de ce cliché. Ce fantôme incarne l’éphémère de son être. Elle conçoit dans ses clichés sa propre disparition. Son œuvre intime et torturé joue et se joue de l’image du corps de la femme, de son propre corps et des attributs qui lui sont dévolus. Ses clichés intégreront très vite les plus grandes collections muséales telles que celle du MoMA de New York, ou de la Tate Modern à Londres.