MARTIN BARRE (1924-1993)
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MARTIN BARRE (1924-1993)

56-80-P

细节
MARTIN BARRE (1924-1993)
56-80-P
signé et daté 'MARTIN BARRE 56' (en bas à gauche); signé et daté 'MARTIN BARRE 1956' (au dos)
huile sur toile
146 x 97 cm. (57½ x 38 1/8 in.)
Peint en 1956.
来源
Galerie Arnaud, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
注意事项
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'56-80. P'; SIGNED AND DATED LOWER LEFT, SIGNED AND DATED ON THE REVERSE; OIL ON CANVAS.

拍品专文

Nous remercions Madame Martin Barré d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre


An extremely discreet painter, Martin Barré worked tirelessly throughout his life to conceal the artist behind the creative act and he was very economical with the resources he used. For titles, for instance, his works bear impersonal series of numbers and letters. This makes it difficult to identify in the painter a particular intention, plan or ambition: the painting does not refer to anything, it is its own referent. Halfway between geometric abstraction and lyrical abstraction, Martin Barré's work is now considered to be a pioneer of minimal art in France.

His early works, produced using a knife, demonstrate great mastery of composition and a clear sense of colour. 56-80-P is symbolic of this period: the space of the canvass, cleverly worked into a series of rectangular blocks of colour and geometrical breaks, effects a skilful unbalance through which a powerful tension is expressed between form and colour and emptiness and fullness. Later, gradually reducing his palette to monochrome, Martin Barré escaped from the orthogonal restrictions of the canvass in which he had previously been confined, as if the work now extended out of its frame. The works from 1966 and 1967 presented here are the expression of this new approach.

Produced using spray paint, both works (lots 29 and 30) reveal traces of a foamy, vaporous black, as if expanding over the flat surface of the canvass. Black on white: the shape erupts from the canvass in a very simple but incredibly striking way, never allowing itself to be confined: it is fleeting, it passes through without stopping, it is moving, whether embodied in the dynamic flight of an arrow (67-F-12) or penetrating the space from the edge of the canvass, before shooting out the other side (67-Z-21). Barré's artistic act is eminently political, influenced by the graffiti painted with spray cans during the Algerian war. But above all because it makes a radical distinction between the work and its author, the spray can carries out the artist's work: the painter remains at a distance from the canvass, there is no longer a brush, no longer a knife, nothing to provide physical continuity between him and his medium. The artistic act therefore becomes purely independent, referring to nothing other than itself, in other words its own movement and its own vibration.



Peintre extrêmement discret, Martin Barré n'aura eu de cesse durant toute sa vie de travailler à l'effacement de l'artiste derrière le geste, et ce avec une très grande économie de moyens. Ainsi, en guise de titre, ses oeuvres portent d'impersonnelles séries de numéros et de lettres. Difficile d'y lire une quelconque intention du peintre, un projet, une ambition : le tableau ne se réfère à rien, il est son propre référent. A mi chemin entre Abstraction Géométrique et Abstraction Lyrique, on considère aujourd'hui le travail de Martin Barré comme précurseur de l'Art Minimal en France.

Ses premières oeuvres, réalisées au couteau, manifestent une très grande maîtrise de la composition et un sens affirmé de la couleur. 56-80-P est emblématique de cette période : l'espace de la toile, habilement charpenté en une série d'aplats rectilignes et de ruptures géométriques, engendre un savant déséquilibre où s'exprime une puissante tension entre forme et couleur et entre vide et plein. Plus tard, réduisant progressivement sa palette jusqu'au monochrome, Martin Barré s'échappe des limites orthogonales de la toile dans lesquelles il s'était jusqu'à présent cantonné, comme si l'oeuvre se prolongeait à présent au-delà de son support. Les oeuvres de 1966 et 1967 présentés ici sont l'expression de cette nouvelle approche.

Réalisées à la bombe aérosol, les deux oeuvres (lots 29 et 30) offrent au regard des tracés d'un noir mousseux et vaporeux, comme en expansion sur la surface plane de la toile. Noir sur blanc : la forme fait irruption sur la toile de la manière la plus simple et la plus percutante qui soit, et jamais ne s'y laisse enfermer. Elle est de passage, elle transite mais ne s'arrête pas, elle est en mouvement, qu'elle s'incarne dans le dynamisme d'une flèche (67-F-12) ou qu'elle pénètre l'espace depuis un bord de la toile pour s'en enfuir par un autre (67-Z-21). Le geste de Martin Barré est éminemment politique, influencé par les graffitis réalisés à la bombe aérosol pendant les événements de la guerre d'Algérie. Mais surtout, parce qu'elle opère une dissociation radicale entre l'oeuvre et son auteur, la bombe aérosol réalise le projet de l'artiste : le peintre se tient à distance de la toile, il n'y a plus de pinceau, plus de couteau, plus rien qui assure une continuité physique entre lui et son support. Alors, enfin, le geste devient purement autonome, il ne renvoie désormais à rien d'autre qu'à lui-même, c'est-à-dire à son propre mouvement et sa propre vibration.