Details
JOAQUlN TORRES-GARClA (1874-1949)
Constructif locomotive nord
signé 'J.Torres.GARCIA' (en haut à gauche) et daté '29' (en haut à droite)
huile sur toile
54 x 64.8 cm. (21 ¼ x 25 ½ in.)
Peint en 1929.
Provenance
Atelier de l'artiste
Manolita Piña de Torres-García, Montevideo
Collection particulière, New York
Galerie Maeght-Lelong, Paris
Acquis auprès de celle-ci dans les années 1980
Literature
C. Schaefer, Torres-García, Buenos Aires, 1945, p. 28 et 86, No. 27 (illustré; titré 'Locomotora. París').
G. de Torre, 37 Obras comprendidas en el periodo 1929-1947, Montevideo, 1959, No. 17 (illustré).
S. Benvenuto, 'Joaquín Torres-García, El pintor' in Artes, Montevideo, no. 2, août 1959 (illustré, p. 7).
S. Benvenuto, 'Joaquín Torres-García: El pintor' in Revista de la Universidad de México, Montevideo, vol. XV, no. 12, août 1961(illustré, p. 18).
R. Pereda, Joaquín Torres-García, Montevideo, 1991, p. 131 (illustré en couleurs).
M.-A. Prat, L'abstraction en France 1919-1939, Paris, 1992 (illustré en couleurs en couverture).
M. Rowell, Joaquín Torres-García, Barcelone, 2009, p. 51 (illustré en couleurs; titré 'Painting').
Exhibited
Madrid, Museo de Arte Moderno et Sociedad de Artistas Ibéricos, Exposición de J. Torres-García, avril 1933, No. 63 (titré 'Nord 56').
São Paulo, V São Paulo Bienal et Montevideo, Centro de Artes y Letras de El País, Sala Torres-García, septembre 1959-avril 1960, No. 3.
Montevideo, Museo Torres-Garcia, Selección de cuadros y maderas, juillet-octobre 1967, No. 15.
Austin, The University of Texas at Austin, Art Museum; Caracas, Fundacíon Museo de Arte Contemporaneo et Lima, Galería INC, Museo de Arte Italiano, Joaquín Torres-García, 1874-1949, Chronology and catalogue of the family collection, octobre 1974-septembre 1975, p. 140, No. 56.
New York, Salander-O'Reilly Galleries Inc., Joaquín Torres-García, Paintings, Constructions and Drawings, septembre-octobre 1981, No. 3 (illustré).
Valence, Instituto Valenciano de Arte Moderno, Centre Julio González, Paris 1930 : arte abstracto, arte concreto, Cercle et Carré, septembre-décembre 1990, p. 51, No. 19 (illustré en couleurs; titré 'Pintura').
Strasbourg, Musée d'Art moderne et contemporain et Madrid, Museo Colecciones ICO, Joaquín Torres-García, un monde construit, mai 2002-janvier 2003 (illustré en couleurs, p. 78; titré 'Peinture').
Barcelone, Museo Picasso, Torres-García, novembre 2003-avril 2004, p. 320, No. 201 (illustré en couleurs, p. 215).
New York, Museum of Modern Art; Madrid, Fundacíon Telefónica et Malaga, Museo Picasso, Joaquín Torres-García: The Arcadian Modern, octobre 2015-mai 2017, p. 209 (illustré en couleurs, p. 70).
Further details
'CONSTRUCTIF LOCOMOTIVE NORD'; SIGNED AND DATED, OIL ON CANVAS.
« Comme le disait le peintre Torres-García, nous devons vivre au sein de l’universel. »
Theo Van Doesburg, 1929 (T. Van Doesburg cité in 'Torres-García’s planism', in Torres-Grid-Pattern-Sign, Paris-Montevideo, 1924-1944, Londres, 1985, p. 101).
Entre 1926 et 1932, Torres-García, qui évolue dans le milieu artistique international de Paris, explore l'idée d'un ordre métaphysique invisible en proposant des œuvres structurées par une symbolique incarnant l'harmonie idéale au sein de l’univers. Constructif Locomotive Nord témoigne ainsi de la volonté de l'artiste de s'inscrire dans la vision esthétique du néoplasticisme, abstraction rigoureuse dont la construction de lignes verticales et horizontales - formant une grille contenant des aplats de couleurs rectangulaires - offre à l'artiste la transcendance spirituelle qu'il recherchait.
En 1929, année d’exécution de la présente œuvre, Torres-García fait la connaissance de Piet Mondrian. A l'instar de ce dernier et de Theo van Doesburg, la maturité de son langage pictural est à comprendre sous le prisme de cette grille, dont les relations linéaires et spatiales permettent d'aborder les relations opposées du cosmos – mâle et femelle, matériel et spirituel, actif et passif – dans un équilibre dynamique et créatif. Alors en pleine transition, Torres-García s'affranchit donc d'une tradition néo-classique pour s’engager pleinement dans une abstraction symbolique et intellectuelle. Dans une palette saisissante de rouge, bleu, jaune, noir et blanc au fort impact graphique, la juxtaposition des formes confère quant à elle à la peinture une énergie poignante. Si l'artiste s'approprie les valeurs néo-plastiques d’ordre et d’harmonie structurelle vers une vision du monde expansive et humaniste, il puise également dans le répertoire de symboles anciens et de religions mystiques à même de conférer à son œuvre une puissance spirituelle et émotionnelle plus profonde. L’incorporation de motifs figuratifs dans ses abstractions, dont le présent tableau est l'un des prémices, marquera ainsi le début de l'engagement artistique proposé par Torres-García dans son Constructivisme universel, qu'il développera en avril 1934, à son retour en Uruguay.
"As the painter Torres-García says, we must live within the universal,"
Theo van Doesburg , in 1929 (T. Van Doesburg quoted in ‘Torres-García's Planism’ in Torres-García: Grid-Pattern-Sign, Paris-Montevideo, 1924-1944, Londres, 1985, p. 101).
Working in the international milieu of Paris between 1926 and 1932, Torres-García sought to translate an invisible, metaphysical order in paintings symbolically structured to embody an ideal harmony within the universe. As Constructif Locomotive Nord can testify, Neo-Plasticism offered the meticulous purity and spiritual transcendence that Torres-García sought as he transitioned out of his earlier neo-classical period, and his paintings from 1929 are the first to commit fully to the symbolic and intellectual abstractions of the grid. In 1929, year of the execution date of the present work, Torres-García met Piet Mondrian. Like van Doesburg and Mondrian, Torres-García defined his mature pictorial language around the grid, whose linear and spatial relationships posited the oppositional relationships of the cosmos--male and female, material and spiritual, active and passive--in dynamic and creative equilibrium. The striking palette of red, blue, yellow, black and white has a strong graphic impact, and the juxtaposition of shapes gives the painting a tensile energy. He assimilated the neo-plastic values of order and structural harmony within an expansive humanistic worldview, and he drew on a multitude of ancient symbologies and mystical beliefs to imbue his works with deeper spiritual and emotional power. The incorporation of figurative motifs across the gridded spaces of his abstractions, as anticipated in the present work, marked the beginnings of a new, integral aesthetic that Torres-García would promote as Universal Constructivism following his return to Uruguay in April 1934.
Piet Mondrian, Composition with large red plane, yellow, black, gray and blue, 1921.
Haags Gemeentemuseum, La Haye.