Lot Essay
L'authenticité de cette oeuvre a été confirmée par Monsieur Yvon Chu. Cette oeuvre figurera au catalogue raisonné actuellement en préparation par Madame Ching-Chao Chu.
Une ligne suspendue dessine un horizon à peine défini entre ciel et terre, une chaîne de montagnes escarpées, d’arbres ou de collines qui semble flotter dans un univers éthéré, quelque part entre des volutes de nuages et les reflets changeant de l’eau. Dès le premier regard porté à Sans titre, le spectateur est immédiatement projeté dans cette multitude de perceptions entremêlées, desquelles naît ce paysage fantasmé que Chu Teh-Chun s’est appliqué à laisser suffisamment « ouvert », « indéfini » afin de permettre à l’œil et à l’esprit de s’y promener en toute liberté.
Peint en 1966, Sans titre témoigne parfaitement du chemin parcouru par Chu Teh-Chun au cours des dix années précédentes. Arrivé à Paris en 1955, après avoir étudié la peinture et la calligraphie en Chine, l’artiste y fait alors deux rencontres déterminantes pour son évolution. La première s’appelle Cézanne, par le biais d’une rétrospective, qui le bouleverse par sa palette et cette faculté à retranscrire le paysage comme personne ne l’avait fait auparavant. La seconde prend la forme d’un choc, celui reçu en découvrant la peinture de Nicolas de Staël. Chu Teh-Chun y trouve en effet une voie ouverte entre abstraction et figuration, affranchie de toute règle, où seule prime la sensation reçue face à la nature et retranscrite sur la toile. Progressivement en effet, il s’affranchit des codes traditionnels de la peinture chinoise et occidentale pour mieux les dépasser. Sans titre traduit cette évolution du peintre. La touche y est libre et alterne empâtements de couleurs qui créent des points de fixation dans la composition et des lavis fluides qui viennent jouer sur de subtiles transparences d’une multitude de tonalités.
En 1965, invité à participer à « L’Art au village » de Saint-Jeoire-en-Faucigny en Haute-Savoie, Chu Teh-Chun a l’occasion de faire un survol des Alpes enneigées et de découvrir l’Aiguille du Midi depuis Chamonix. La révélation de ces paysages de montagnes, où la lumière hivernale sublime les teintes changeantes de la nature, influence profondément l’artiste et se répercute dans toute une série d’œuvres réalisées alors, et à laquelle appartient Sans titre. Comme le note Pierre Cabanne : « Elles apportent à sa palette une lumière plus pastellisée aux raffinements subtils de gris bleutés modulés de blancs laiteux sombres ou clairs. Les lointains évoquent des rêves d’envol ou de plongée. » (cité in Chu Teh-Chun Les chemins de l’abstraction, catalogue d’exposition, Paris, Pinacothèque de Paris, 2013, p. 24). Exposé à la galerie Räber de Lucerne lors d’une des rares expositions personnelles de l’artiste en 1967, le tableau fut alors acquis par la famille du propriétaire actuel et est demeuré dans cette même collection depuis.
Empreint de références aux recherches des artistes traditionnels chinois qu’il a étudiées dans sa jeunesse, à l’image du moine peintre Shitao, Chu Teh-Chun tend à apporter une nouvelle dimension à cette peinture méditative qui prend appui sur la contemplation de la nature pour inviter l’esprit à s’évader, à trouver une résonnance dans son « paysage » intérieur propre. Atemporelle son œuvre semble ainsi trouver un écho et une prolongation aussi bien dans la peinture contemporaine qu’à travers les vers du poète de la dynastie Tang, Wang Wei : « Sur ses ondes une lune sans nuages brillait d’un éblouissant éclat. Sur les monts hivernaux scintillaient puis s’éteignaient des feux lointains… il nous faut attendre la venue du printemps, alors jailliront les herbes et fleuriront les arbres… ».
Une ligne suspendue dessine un horizon à peine défini entre ciel et terre, une chaîne de montagnes escarpées, d’arbres ou de collines qui semble flotter dans un univers éthéré, quelque part entre des volutes de nuages et les reflets changeant de l’eau. Dès le premier regard porté à Sans titre, le spectateur est immédiatement projeté dans cette multitude de perceptions entremêlées, desquelles naît ce paysage fantasmé que Chu Teh-Chun s’est appliqué à laisser suffisamment « ouvert », « indéfini » afin de permettre à l’œil et à l’esprit de s’y promener en toute liberté.
Peint en 1966, Sans titre témoigne parfaitement du chemin parcouru par Chu Teh-Chun au cours des dix années précédentes. Arrivé à Paris en 1955, après avoir étudié la peinture et la calligraphie en Chine, l’artiste y fait alors deux rencontres déterminantes pour son évolution. La première s’appelle Cézanne, par le biais d’une rétrospective, qui le bouleverse par sa palette et cette faculté à retranscrire le paysage comme personne ne l’avait fait auparavant. La seconde prend la forme d’un choc, celui reçu en découvrant la peinture de Nicolas de Staël. Chu Teh-Chun y trouve en effet une voie ouverte entre abstraction et figuration, affranchie de toute règle, où seule prime la sensation reçue face à la nature et retranscrite sur la toile. Progressivement en effet, il s’affranchit des codes traditionnels de la peinture chinoise et occidentale pour mieux les dépasser. Sans titre traduit cette évolution du peintre. La touche y est libre et alterne empâtements de couleurs qui créent des points de fixation dans la composition et des lavis fluides qui viennent jouer sur de subtiles transparences d’une multitude de tonalités.
En 1965, invité à participer à « L’Art au village » de Saint-Jeoire-en-Faucigny en Haute-Savoie, Chu Teh-Chun a l’occasion de faire un survol des Alpes enneigées et de découvrir l’Aiguille du Midi depuis Chamonix. La révélation de ces paysages de montagnes, où la lumière hivernale sublime les teintes changeantes de la nature, influence profondément l’artiste et se répercute dans toute une série d’œuvres réalisées alors, et à laquelle appartient Sans titre. Comme le note Pierre Cabanne : « Elles apportent à sa palette une lumière plus pastellisée aux raffinements subtils de gris bleutés modulés de blancs laiteux sombres ou clairs. Les lointains évoquent des rêves d’envol ou de plongée. » (cité in Chu Teh-Chun Les chemins de l’abstraction, catalogue d’exposition, Paris, Pinacothèque de Paris, 2013, p. 24). Exposé à la galerie Räber de Lucerne lors d’une des rares expositions personnelles de l’artiste en 1967, le tableau fut alors acquis par la famille du propriétaire actuel et est demeuré dans cette même collection depuis.
Empreint de références aux recherches des artistes traditionnels chinois qu’il a étudiées dans sa jeunesse, à l’image du moine peintre Shitao, Chu Teh-Chun tend à apporter une nouvelle dimension à cette peinture méditative qui prend appui sur la contemplation de la nature pour inviter l’esprit à s’évader, à trouver une résonnance dans son « paysage » intérieur propre. Atemporelle son œuvre semble ainsi trouver un écho et une prolongation aussi bien dans la peinture contemporaine qu’à travers les vers du poète de la dynastie Tang, Wang Wei : « Sur ses ondes une lune sans nuages brillait d’un éblouissant éclat. Sur les monts hivernaux scintillaient puis s’éteignaient des feux lointains… il nous faut attendre la venue du printemps, alors jailliront les herbes et fleuriront les arbres… ».