JEAN-MICHEL BASQUIAT (1960-1988)
JEAN-MICHEL BASQUIAT (1960-1988)

Icon 6

Details
JEAN-MICHEL BASQUIAT (1960-1988)
Icon 6
signé, titré et daté 'ICON 6 Jean-Michel Basquiat 1982' (au dos)
acrylique et crayon gras sur toile
152.5 x 152.5 cm. (60 x 60 in.)
Peint en 1982.
Provenance
Annina Nosei Gallery, New York
Collection privée
Vente anonyme, Sotheby's, New York, 9 novembre 1989, lot 481
Galerie Boulakia, Paris
Tornabuoni Arte, Milan
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 2006
Literature
Éd. Galerie Enrico Navarra, Jean-Michel Basquiat. Oeuvres sur papier, Paris, 1999 (vue de l'atelier illustrée en couleurs p. 352).
R. D. Marshall et J-L. Prat, Jean-Michel Basquiat, Paris, Galerie Enrico Navarra, 1996, vol. I, No. 7 (illustré en couleurs p. 69, vue de l'atelier illustrée en couleurs p. 198).
R. D. Marshall et J-L. Prat, Jean-Michel Basquiat, Paris, Galerie Enrico Navarra, 3ème édition, vol. II, 2000, No. 7 (illustré en couleurs p. 106).
R. D. Marshall et J-L. Prat, Jean-Michel Basquiat, Paris, Galerie Enrico Navarra, 1996, No. 7, p. 61 (illustré en couleurs p. 60, vue de l'atelier illustrée en couleurs p. 124).
Basquiat à Venezia, catalogue d'exposition, Galerie Enrico Navarra & Fondazione Bevilacqua La Masa, Venise, 1999 (vue de l'atelier illustrée en couleurs p. 126).
Basquiat, catalogue d'exposition, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, 2010-2011 (vue de l'atelier illustrée en couleurs pp. 38-39).
Jean-Michel Basquiat. Histoire d'une oeuvre, catalogue d'exposition, Fondation Dina Verny - Musée Maillol, Paris, 2003 (vue de l'atelier illustrée en couleurs p. 148).
Jean-Michel Basquiat, catalogue d'exposition, Whitney Museum of American Art, New York, 1993 (vue de l'atelier illustrée p. 239).
T. Davis, Jean-Michel Basquiat, The Radiant Child, film, Pretty Pictures, 2010 (vue de l'atelier, 25ème min.).
Exhibited
Paris, Galerie Fabien Boulakia, Basquiat, septembre-novembre 1990, (illustré au catalogue d'exposition p. 53).
Further details
'ICON 6'; SIGNED, TITLED AND DATED ON THE REVERSE; ACRYLIC AND OILSTICK ON CANVAS.

Brought to you by

Christophe Durant-Ruel
Christophe Durant-Ruel

Lot Essay

Réalisé en 1982, Icon 6 de Jean-Michel Basquiat est rendu avec l'énergie brute de la rue et la gestuelle graphique débridée caractéristiques de la facture de l'artiste pendant l'une des périodes les plus importantes de sa carrière. Puisant son inspiration dans les graffiti urbains, la culture hip-hop et l'imagerie du dessin animé, Basquiat a su créer un langage artistique unique nourri de l'esthétique sans concession et explosive du New York de l'ère post-Punk. 1982 fut une année d'évolution extraordinaire pour cet artiste afro-américain de 22 ans puisque pas moins de six expositions lui furent exclusivement consacré qui le propulsèrent à une notoriété planétaire sans précédent dans un milieu dominé essentiellement par des artistes blancs.

Savourant la liberté de création que lui offrait son nouvel atelier de SoHo, Basquiat réalisa au cours de cette période paroxystique certaines de ses oeuvres les plus impressionnantes, notamment LNAPRK (Whitney Museum of American Art, New York), Agony of the Feet (The Israel Museum, Jerusalem) et Six Crimee (Museum of Contemporary Art, Los Angeles). Dans Icon 6, la couleur électrique et le gribouillis viscéral se combinent pour créer un tableau très chargé où domine une figure primitive dont la tête en forme de crâne allait devenir un symbole récurrent dans toute l'oeuvre de l'artiste. Son contact précoce avec des influences diverses et variées, allant de Gray's Anatomy et Leonardo da Vinci à Pablo Picasso et Jean Dubuffet, suscitèrent une fascination pour les formes anatomiques qu'il intégra dans un vocabulaire urbain exacerbé. Comme l'a écrit Diego Cortez, "[Basquiat] construit une intensité de lignes qui se lisent comme un examen polygraphique, une "secousse" du cerveau à la main. Le dessin est électronique, primitif et comique" (D. Cortez, cité in R. D. Marshall et J-L. Prat, Jean-Michel Basquiat, Vol. 1, Paris 2000, p. 160).

Après avoir débuté comme artiste des rues au coeur de Manhattan à la fin des années 1970, Basquiat avait acquis dès 1982 une réputation internationale auprès des marchands d'art, critiques et collègues artistes, établissant ainsi un lien entre son passé de lycéen rebelle et fugueur et sa stature d'artiste éminent de la scène artistique contemporaine. Après son succès à l'exposition de groupe de 1981 New York/New Wave au musée d'art contemporain PS1, Basquiat fut invité à exposer seul à la galerie Annina Nosei de New York en mars 1982. Après avoir fait l'objet de critiques dithyrambiques, d'autres expositions consacrées à son oeuvre exclusive suivirent à Los Angeles, Zurich, Rome et Rotterdam. Il reçut même une invitation prestigieuse à Documenta 7 en Allemagne de l'Ouest, où il fut le plus jeune artiste exposé au milieu d'une pléiade de contemporains bien établis au nombre desquels Cy Twombly, Gerhard Richter et Joseph Beuys. Basquiat avait délaissé l'atelier en sous-sol de Nosei pour s'installer dans un loft de 7 étages 151 Crosby Street, portant son oeuvre vers des cimes inconnues encore plus hautes. Commentant sa remarquable évolution de 1982, Basquiat se souvint " J'avais un peu d'argent: j'ai peint ce que j'ai fait de mieux " (J-M. Basquiat, cité in C. McGuigan, 'New Art New Money: The Marketing of an American Artist', in The New York Times Magazine, 10 février 1985, p. 74).

Executed in 1982, Jean-Michel Basquiat's Icon 6 is rendered with the raw urban energy and bold graphic gesture that came to define the artist's practice during one of the most important periods of his career. Inspired by sources ranging from street graffiti to hiphop culture and cartoon imagery, Basquiat developed a unique artistic language nourished by the gritty, high-octane aesthetic of post-Punk New York. 1982 represented a breakthrough for the twenty-two-year-old African American artist, whose extraordinary succession of six solo shows that year propelled him to unprecedented global stardom in a predominantly white-dominated industry.

Reveling in the creative freedom afforded by his newly-acquired studio in SoHo, Basquiat produced some of his most impressive works during this climactic period, including
LNAPRK (Whitney Museum of American Art, New York), Agony of the Feet (The Israel Museum, Jerusalem) and Six Crimee (Museum of Contemporary Art, Los Angeles). In Icon 6, the artist's electric line combines to the bright green and white to create and intense composition, dominated by a primitivist figure whose skull-like head was to become a recurring symbol throughout Basquiat's practice. Early exposure to diverse influences, ranging from Gray's Anatomy and Leonardo da Vinci to Pablo Picasso and Jean Dubuffet, inspired a fascination with anatomical forms that Basquiat absorbed into his explosive urban vocabulary. As Diego Cortez has written, '[Basquiat] constructs an intensity of line which reads like a polygraph report, a brain-to-hand "shake." The figure is electronic-primitive-comic' (D. Cortez, quoted in R. D. Marshall and J-L. Prat, Jean-Michel Basquiat, Vol. 1, Paris 2000, p. 160).

Starting his career as a street artist in downtown Manhattan during the late 1970s, by 1982 Basquiat had secured an international reputation among dealers, critics and fellow artists, thus cementing his transition from an itinerant high school rebel to a leading figure of the contemporary art scene. Following his debut success in the 1981 group exhibition
New York/New Wave at PS1, the artist was granted his first one-man show at Annina Nosei's New York gallery in March 1982. After receiving rave reviews, further solo exhibitions followed in Los Angeles, Zurich, Rome and Rotterdam, as well as a prestigious invitation to Documenta 7 in Kassel, where Basquiat was the youngest exhibited artist within a line-up that included established contemporary masters such as Cy Twombly, Gerhard Richter and Joseph Beuys. Basquiat had moved out of Nosei's basement studio into a liberating seven-story loft space at 151 Crosby Street, driving his work to new and ambitious heights. Reflecting upon the remarkable developments of 1982, Basquiat recalled 'I had some money: I made the best paintings ever' (J-M. Basquiat, quoted in C. McGuigan, 'New Art New Money: The Marketing of an American Artist', in The New York Times Magazine, 10 February 1985, p. 74).

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