GIOVANNI BOLDINI (FERRARE 1842-1931 PARIS)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more PROVENANT DE L'ANCIENNE COLLECTION DE LA PRINCESSE CECILE MURAT
GIOVANNI BOLDINI (FERRARE 1842-1931 PARIS)

Portrait de la princesse Cécile Murat, Ney d'Elchingen

Details
GIOVANNI BOLDINI (FERRARE 1842-1931 PARIS)
Portrait de la princesse Cécile Murat, Ney d'Elchingen
signé et daté 'Boldini 1910' (en bas à gauche)
huile sur toile, non rentoilée
239 x 130 cm.
Peint en 1910.
Provenance
Acquis auprès de l'artiste en mai 1910, pour la somme de 35.000 francs.
S.A. la princesse Cécile Murat Ney d'Elchingen, hôtel Murat, Paris.
Puis par descendance aux propriétaires actuels.
Literature
Connaissance des Arts, La visite que la princesse Murat n'attendait pas, février 1961, no. 108, p. 38-47, illustré p. 41.
Exhibited
Paris, Galerie Charpentier, Boldini, 1842-1931, 1931, no. 69.
Milan, Museo delle Permanente, Boldini, 1989, p. 306.
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
PORTRAIT OF CECILE MURAT, NEY D'ELCHINGEN, OIL ON CANVAS, BY GIOVANNI BOLDINI

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Caroline Lescure
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Lot Essay

En 1910, la réputation de Giovanni Boldini n'est plus à faire. Il est, avec John Singer Sargent, le portraitiste le plus prisé des riches et puissants de ce monde, et facture entre 30.000 et 50.000 francs (soit environ 105.000 à 175.000 euros aujourd'hui) les toiles portant sa signature. Le cercle fermé de ses modèles compte déjà Giuseppe Verdi, Claude Debussy, Robert de Montesquiou, Luisa Casati, le couple Arthur Georges Veil-Picard (c.f. lots 65 à 79), Madame Graham Vanderbilt et la duchesse de Marlborough. A ceux-ci va s'ajouter en mai de cette année 1910 la princesse Cécile Murat Ney d'Elchingen.

Celle que l'on surnomme à l'époque 'la reine de Naples' est 'la première dame du monde impérial de Paris', comme en témoigne André Becq de Foucquières (Mon Paris et ses parisiens - Le quartier Monceau, Paris, 1954, p. 203). Elle est l'arrière petite-fille du maréchal Ney, compagnon d'armes de l'empereur, et la petite-fille adoptive de Cécile Furtado-Heine, grande philanthrope issue de la célèbre famille de banquiers de Francfort. En 1884, elle épouse Joachim Murat, cinquième prince de la lignée et descendant du trône de Naples et des deux Siciles, mais insiste pour maintenir à la suite de son nom de femme mariée celui qu'elle portait jeune fille. Elle devient ainsi le chaînon liant deux grandes familles aristocratiques issues de l'Empire, et qui entretiennent encore une grande influence dans les cercles politique, diplomatique et intellectuel parisiens.

Lorsque Cécile Furtado-Heine meurt en 1897, elle lègue son hôtel particulier du 28 rue Monceau au couple Murat. Inaugurée en 1856 par l'impératrice Eugénie, cette résidence aux airs de palais est à l'origine de l'essor du quartier Monceau, transformé par les frères Pereire en 'XVIème arrondissement de la société impériale' (Eveline Schlumberger, op. cit., p. 39). Elle va néanmoins connaître ses heures de gloire avec l'arrivée de la princesse Cécile Murat et son époux, qui vont en faire à la fois un haut lieu de l'aristocratie parisienne et un musée consacré à l'Empire. Le Portrait de Cécile Murat et ses enfants par le Baron Gérard (aujourd'hui au château de Fontainebleau) y côtoie Cupidon et Psyché de Jacques-Louis David (Cleveland Museum of Art), et des dessins représentant le prince Achille et la reine Caroline par Jean Auguste Dominique Ingres (collection particulière) des reliques napoléoniennes, tel que le lit de mort de Sainte-Hélène. Cécile Murat va apporter sa touche personnelle en ajoutant quelques toiles de Paul César Helleu, Franz Xaver Winterhalter et compléter la galerie de tableaux en demandant à Giovanni Boldini son portrait en pied.

Les séances de pose commencent en avril 1910. Après plusieurs semaines de travail, le modèle, commençant à s'impatienter, presse Boldini de lui livrer son tableau le plus vite possible, afin de pouvoir l'exposer dans un de ses salons de réception. Mais le peintre est insatisfait de son résultat, comme c'est souvent le cas. Il finit par réaliser deux versions, dissemblables à de rares détails, confie la plus grande et la plus élaborée à la princesse et garde la plus petite pour lui. A peine installé à l'hôtel Murat, le portrait suscite l'admiration. On retrouve dans Le Figaro du 12 juin de cette année, dans la rubrique Salons, la mention suivante: 'LL. AA. le prince et la princesse Murat ont donné hier un grand dîner suivi d'une heure de musique. Les privilégiés de cette belle soirée ont aussi beaucoup admiré dans le premier salon le portrait de la princesse Murat, la dernière oeuvre de Mr Jean Boldini, qui est une vraie merveille'.

Ce portrait illustre en effet le grand don de Boldini à sublimer les femmes posant pour lui, qui n'est pas sans rappeler ce constat d'Albert Flament: 'Il savait comme aucun de ses confrères les portraitistes, habiller une jolie femme, et j'allais dire la déshabiller; mais il serait plus exact de dire: lui donner l'air d'être déshabillée' (Gabriel Badea-Paun, Portraits de Société XIX-XXèmes siècles, Paris, 2007, p. 161). Mais il n'y a là ni suggestivité ni vulgarité. Certes la pose de la princesse est détendue, sa robe fluide, sa coiffure simple. Mais son port est altier, son regard fier, sa mise d'une rare élégance. Et les quelques contractions de matière picturale que l'on relève dans les plages sombres ne suggèrent en aucun cas un mauvais état de conservation de l'oeuvre. Cela traduit au contraire la technique spontanée de Boldini qui, comme en témoignent bien d'autres portraits présentant la même caractéristique, se plaisait à accumuler les couches sans se préoccuper du processus de séchage ou de la nature des matériaux constitutifs. Il négligeait ainsi, non sans parfaitement les connaître, les sacro-saintes règles de peinture consistant à ne pas peindre maigre sur gras, ou à ne pas utiliser de liant trop sécatif. Cette même spontanéité est d'ailleurs visible sur le dessin préparatoire présenté ci-contre (Fig. 1, Esquisse pour le tableau de Cécile Murat Ney d'Elchingen, mine de plomb, collection particulière, reproduit dans P. Dini et F. Dini, Boldini - Catalogo Ragionato, Turin, 2002, no. D65, p. 303).

Nous remercions monsieur Piero Dini et madame Francesca Dini d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre, après examen de photographies.



GIOVANNI BOLDINI (FERRARE 1842 - 1931 PARIS)
Portrait of princess Cécile Murat Ney d'Elchingen
Signed and dated 'Boldini 1910' (lower left)
oil on canvas, unlined

In 1910, the reputation of Giovanni Boldini was already made. He was, with John Singer Sargent, the most sought after portraitist and his paintings were worth between 30,000 and 50,000 francs (or the equivalent of around 105.000 to 175.000 today). The circle of his models already comprised Giuseppe Verdi, Claude Debussy, Robert de Montesquiou, Luisa Casati, the couple Arthur Georges Veil-Picard (see lots 65 to 79), Mrs. Graham Vanderbilt and the duchess of Marlborough. The princess Cécile Murat Ney d'Elchingen joined this prestigious circle in may 1910.
Cécile Murat Ney d'Elchingen, who was also known as "the queen of Naples" was "the first dame du monde imperial de Paris", as testified by André Becq de Foucquières (Mon Paris et ses parisiens-Le quartier Monceau, Paris, 1954, p. 203) She was the great grand daughter of the maréchal Ney, friend and general of Napoleon, and the adopted grand-daughter, from her mother's side, of Cécile Furtado-Heine, great philanthropist from the illustrious family of bankers of Frankfurt. In 1884, she married Joachim Murat, fifth prince of his line and descendant to the throne of Naples. She insisted on keeping her maiden name in addition to her husband's name. She thus became the link between two great aristocratic families from the Empire.

When Cécile Furtado-Heine died in 1897, she left her hôtel particulier of the 28 rue Monceau, to the Murat couple. Inaugurated in 1856 by Empress Eugénie, this residence initiated the development of the Monceau neighborhood, transformed by the Pereire brothers into 'a 16th arrondissement of the imperial society" (Eveline Schlumberger, op. cit, p.39). It became, with the arrival of princess Murat and her husband, the main meeting spot for the Parisian aristocracy. The Portrait of Caroline Murat and her children by the Baron Gérard (today in the château of Fontainebleau) was hanging next to Cupidon and Pysche by Jacques-Louis David (Cleveland Museum of Art), drawings representing the prince Achille and the Queen Caroline by Jean Auguste Dominique Ingres (private collection) and Napoleonian relics such as the deathbed of Sainte-Hélène. Cécile Murat added her personal touch by commissioning paintings to Paul Helleu, Franz Xaver Winterhalter and her full-length portrait to Giovanni Boldini.

The posing sessions with Boldini started in April 1910. After several weeks, the model, growing impatient, asked Boldini to deliver the painting as soon as possible, in order to be able to exhibit it in one of 'the salons d'expositions'. The painter, however, as it was often the case, was unsatisfied with the result. He ended up painting two very similar versions. He gave the more elaborate version to the princess and kept the smaller one for him. As soon as it was brought into the hôtel Murat, the portrait generated awe and admiration. The French journal Le Figaro reported in its Salons section of 12 June 1910: "HH. HH. prince and princess Murat gave yesterday a diner followed by an hour of music. The privileged guests of this beautiful evening also admired in the first salon the portrait of princess Murat, the last oeuvre of Mr Jean Boldini, a true marvel".

This portrait illustrates Boldini's great gift in sublimating the women who posed for him, which is not without reminding of this comment by Albert Flament: "He knew like no other fellow portraitist, dress a pretty woman, and I was about to say undress her; but it would be more correct to say: of giving her the appearance of being undressed" (Gabriel Badea-Paun, Portraits de socit XIX-XXmes sicles, Paris, 2007, p.161). But these portraits were never suggestive nor vulgar. The princess's pose is relaxed, her dress fluid, her hairstyle simple. But she nevertheless looks proud, stylish and aristocratic. The dynamic brushwork gives an impression of spontaneity. The few paint layer contractions in the dark pigments do not suggest in any case a bad state of conservation of the work. It suggests on the contrary Boldini's spontaneity.

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